Le Gspc aurait recruté des dizaines d'anciens activistes du GIA, spécialisés dans la «guérilla» urbaine. Au lendemain de la mise hors d'état de nuire de deux dangereux terroristes au marché El-Akiba, à Belcourt, en plein centre d'Alger, une conférence de presse a été organisée, hier, au commissariat central pour relater les faits. Le commissaire Djilali Boudalia s'est chargé de la tâche devant un parterre de journalistes venus expressément écouter cet officier de la police. D'après le conférencier, vers 13h, dimanche dernier, et agissant sur renseignements fournis par des citoyens sur la présence de deux individus suspects, les éléments de la de la PJ la wilaya d'Alger se sont déplacés sur les lieux pour l'identification des deux suspects. Au moment de les interpeller, indiquera le commissaire Boudalia, les deux terroristes ont ouvert le feu sur les policiers et ont pris la fuite à travers la rue Larbi Tébessi, une artère populeuse et très fréquentée par les citoyens et où est également implantée une école primaire. Après une course poursuite, et suite au refus des terroristes d'obtempérer, malgré les nombreux tirs de sommation, les services de sécurité ont ouvert le feu sur les deux terroristes. A la fin de l'opération menée avec succès, sans qu'aucun citoyen ne soit blessé, deux pistolets automatiques ont été récupérés, l'un de calibre 9 mm et l'autre de 7,65 mm. Le commissaire Boudalia a indiqué en outre que les deux terroristes tués ont été formellement identifiés. Il s'agit de Bouti Abdelghani, alias Khaled, né en 1975 à Belcourt et chef d'une faction du Gspc, Sariat El-Hourra, activant sous la coupe du tristement célèbre Abdelghani Sadaoui alias Abou El Haytham, abattu il y a un peu plus d'un an. Quant au deuxième, il a été identifié comme étant Abdelghani Amokrane né en 1978 et originaire de Kouba. Le conférencier a tenu, par ailleurs, à indiquer que les deux PA récupérés ont servi dans l'assassinat de plusieurs personnes. Après expertise, affirmera le commissaire, il s'est avéré que le PA 9 mm appartenait à un policier assassiné dans un attentat en 2002 à Tizi Ghenif (Tizi Ouzou). La même arme a servi à l'assassinat de deux policiers à Belcourt le 29 décembre 2003, contre un repenti à Bachedjerrah ainsi que dans l'attentat qui a ciblé l'imam Abou Hafs à Mohammadia du côté d'El Harrach. D'après les indications du commissaire de police, la même arme a été également utilisée lors du hold-up d'une banque en janvier 2004 à Kouba. En ce qui concerne la deuxième arme, signalera le commissaire, les numéros de série du PA 7,65 mm ont été effacés. Néanmoins, après expertise de la police scientifique, il s'agit de la même arme qui a servi à assassiner un ex-policier à Belcourt et deux autres à Bougara en mai 2004. Au cours de l'opération menée contre les deux terroristes, avant-hier, huit policiers ont été blessés, informera M.Boudalia, indiquant que la majorité d'entre eux ont regagné leur domicile hier. Le ministre de l'Intérieur, M.Nouredine Yazid Zerhouni, pour sa part, intervenant sur les ondes de la Chaîne III, hier, a confirmé la mise hors d'état de nuire des deux terroristes, mais affirmera qu'il y a douze blessés dans les rangs des services de sécurité, en n'écartant pas le risque d'attentats dans la capitale durant ce mois de Ramadan. Justement, à propos de ce mois sacré, le commissaire Boudalia a tenu à rassurer qu'un dispositif spécial sera mis en place pour sécuriser les marchés et les endroits de regroupement de citoyens. Si le conférencier n'a pas voulu révéler toutes les informations sur l'opération de dimanche dernier pour les besoins de l'enquête, il n'en demeure pas moins, en réponse aux questions de journalistes, que le commissaire a confirmé l'information selon laquelle les deux terroristes abattus faisaient partie du GIA, avant d'entrer au Gspc. Enfin, l'orateur dira à propos des agissements des deux terroristes tués que probablement ils préparaient des attentats pour le mois de Ramadan, ce qui explique leur présence dans le marché populaire d'El- Akiba, au coeur de la capitale.