Les rescapés, un peu moins d'une dizaine, agiraient désormais sous les ordres de O.Mustapha. L'opération spectaculaire qui a eu lieu la semaine passée dans le quartier populaire de Belcourt n'a pas mis fin aux agissements du groupe. Selon des informations recoupées et sûres, le groupe pris en étau dans le quartier d'El-Aquiba se composait de trois ou quatre personnes. «Leur mode d'action, toujours le même, hérité des actions passées du GIA, consiste à mettre en place un éclaireur, ainsi qu'une personne en retrait.» Dans l'état actuel des choses, nos sources déclarent qu'au moins une personne, dont l'identité ne nous a pas été révélée, mais se faisant désigner par le pseudo d'Abou Tourab, aurait réussi à échapper aux mailles du filet. Ce dernier est membre du groupe dont notre journal avait fait état en exclusivité depuis plusieurs mois. Ainsi, depuis que Bouti et son adjoint Amokrane ont été éliminés, la direction de Saria El-Hora de la zone deux du Gspc, exclusivement composée de «jeunes vétérans» du GIA est dirigée par un certain O.Mustapha, également natif de Belcourt. Il serait secondé par K.M.Les deux hommes seraient à la tête d'un groupe composé de 7 à 8 personnes, tous natifs de Belcourt, fichés par la police et repris de justice dans le cadre de leurs anciennes activités subversives pour le compte du GIA. Le Gspc, qui fait face à des pressions de plus en plus intenables de la part des services de sécurité, tenterait ainsi d'investir la capitale dans le but de générer une nouvelle psychose et de desserrer l'étau sur les quelques maquis qu'il continue d'occuper. Il fait appel, pour ce faire, à d'anciens activistes du GIA, spécialisés dans la guérilla urbaine, comme nous le confirment des sources sécuritaires. Celles-ci n'en précisent pas moins que le maillage systématique mis en place à Alger, avec un réseau de collecte d'informations ultra-performant, a empêché ces groupes, quoique bien cloisonnés et organisés, comme en témoignent l'attentat commis contre la centrale électrique du Hamma ainsi que les nombreuses attaques commises contre des policiers, de se déployer comme ils le souhaitaient. C'est dans le cadre de ces tentatives, apprend-on, que des contacts ont été pris avec un ancien artificier de La Casbah, sans que cela n'aboutisse à la mise en place d'ateliers de fabrication de bombes artisanales. Les services de sécurité, toujours sur le qui-vive, ont également réussi à empêcher la formation de cellules terroristes à Bab El-Oued et La Casbah. Ces actions, menées dans une totale discrétion, n'ont fait l'objet d'aucune « publicité » dans les médias. Cela étant, de nombreux réseaux dormants, et de soutien logistique, restent prêts à agir dans de nombreux quartiers de la capitale. Pour revenir au groupe de Belcourt, il semblerait qu'il ait tenté de quitter ce quartier, devenu «invivable» pour lui. Bouti et son acolyte en avaient fait autant, se réfugiant à Boumerdès durant le mois dernier. Ils seraient derrière la plupart des attentats qui avaient visé les membres des services de sécurité le mois dernier. Nos sources révèlent même que Bouti n'était de retour dans son quartier que depuis deux jours, quand il s'est fait coincer par les policiers. Ses complices, qui ont réussi à échapper à ce spectaculaire coup de filet, auraient tenté, pour leur part, de chercher refuge au niveau des maquis de Tizi Ouzou. C'est ce qui explique, du reste, que les deux terroristes neutralisés vendredi soir dans cette wilaya venaient de la capitale. Il y a même fort à parier que le terroriste capturé vivant ne serve à donner plus d'informations sur les mouvements et les refuges des «rescapés» de Saria El-Houra de la zone II du Gspc. C'est partant de ce constat, pour le moins optimiste, que nos sources écartent tout attentat à la bombe au niveau de la capitale durant le mois de Ramadan, contrairement aux craintes exprimées par le ministre de l'Intérieur, lors de son récent passage sur les ondes de la Chaîne I. Il n'empêche que la vigilance doit quand même demeurer de mise. Pour ce qui est des risques d'attentats, nos sources s'attendent à des attaques contre les éléments des services de sécurité et les citoyens au niveau d'Aïn-Defla, Médéa, Khemis Miliana et Chlef. Nos sources expliquent ces craintes par le fait que les rescapés du GIA, au nombre de 15, auraient tous rejoint le Gspd de Souane. Sans être lourdement armés, ils s'apprêteraient à faire parler d'eux, de nouveau, selon des révélations faites par des repentis, venus confirmer en outre, l'échec in extremis de la reddition de ce groupe terroriste.