Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins Certains centres ont exigé des candidats le dépôt de leurs portables avant d'entrer en salles d'examen. Quelque 850.000 jeunes Algériens, aiguillonnés par le stress et les pressions parentales, ont entamé avant-hier les épreuves du baccalauréat, le sésame indispensable qui leur ouvrira les portes de l'enseignement supérieur dans toutes ses déclinaisons. Les candidats à cette épreuve, encadrés par des dizaines de milliers de surveillants, (163.000), ont été marquées par l'attribution d'un poème au mauvais auteur lors d'une épreuve d'arabe, a admis hier le ministère de l'Education. L'autre point, non moins plus sérieux à relever, a été sans contexte, celui des tentatives de fraude via Facebook, a également reconnu un inspecteur de l'Education nationale à la Radio Chaîne III. Ainsi, a-t-on révélé que l'énoncé d'un sujet a été filmé «à l'aide d'un smartphone dissimulé et mis en ligne sur Facebook» pendant l'examen, a reconnu ce même responsable qui a informé de l'ouverture d'une enquête pour identifier les auteurs de la fraude. Selon cet inspecteur, interrogé par la Radio Chaine III, les candidats doivent déposer leurs téléphones avant d'entrer en salles d'examen, reconnaissant toutefois que «la fouille n'est pas systématique» car «deux ou trois heures seront nécessaires pour fouiller les 600 ou 700 candidats affectés à chaque centre.» Et d'ajouter qu'«il y a eu quelques tentatives de fraude avérées» et «les candidats fraudeurs ont été expulsés» des centres d'examen. L'erreur constatée, lors de l'épreuve d'arabe, concernait un poème qui a été attribué au Palestinien Mahmoud Derwiche alors qu'il a été écrit par le Syrien Nizar Kabbani. Cette erreur, qui a été dévoilée sur les réseaux sociaux, «n'influera pas sur l'évaluation du candidat», a tenu à rassurer la ministre de l'Education Nouria Benghebrit, qui a imputé la responsabilité de cette bourde à «l'Office national des examens et concours». Ailleurs, dans le monde, en Chine par exemple de semblables tentatives de fraude sophistiquées à l'extrême, ont été relevées dans un examen similaire. Ainsi, le redoutable concours d'entrée à l'université s'accompagne d'une traque implacable aux moyens de tricherie. Pour contrer un tant soit peu cette pratique, on a même fait appel à un «drone sophistiqué». Condensé sur deux jours et qualifié de «plus grand examen du monde», le «gaokao» provoque chaque année une poussée de fièvre dans la société chinoise, tant la concurrence est féroce pour décrocher cette précieuse clé d'entrée aux universités et aux grandes écoles. Un total de 9,42 millions de candidats étaient en lice dimanche et lundi derniers. Il a été rapporté par la presse que des réseaux criminels proposent aux candidats faibles de se faire remplacer par quelqu'un qui plancherait sous leur identité. Deux sites d'examen de la ville de Luoyang, dans la province centrale du Henan, ont fait chacun décoller un drone capable de repérer d'éventuelles communications suspectes de la part de candidats qui auraient réussi à introduire des appareils de transmission miniaturisés dans la salle d'examen. Réputé pour son journalisme d'investigation, le quotidien Nanfang Dushibao de Canton, a, lui, déclenché une controverse en envoyant l'un de ses reporters passer le gaokao à Nanchang (est) sous une fausse identité. Le journaliste a ainsi voulu mettre au jour cette escroquerie à l'examen, alors que de nombreux parents sont prêts à verser des milliers d'euros pour s'assurer de façon illégale que leur enfant réussira le gaokao, a indiqué le journal. Aux lauréats qui obtiendront les meilleures notes s'ouvriront les portes des institutions prestigieuses, comme l'université Tsinghua ou l'université de Pékin dans la capitale, ou bien les universités Fudan et Jiaotong à Shanghai.