Le poste de président de cette institution sera soumis au suffrage des sénateurs, ce sera Amar Saâdani qui présentera sa candidature. Le derniers congrès du FLN est une étape nécessaire dans le processus de redéploiement tous azimuts du vieux parti au sein des institutions du pays. Première force politique à l'APN et au Sénat, le FLN a sérieusement «réinvesti» le pouvoir exécutif, en confirmant clairement sa position dominante au sein du gouvernement avec pas moins de 12 ministres, membres du comité central et un chef du gouvernement militant du même parti. Cette «nouvelle-ancienne» configuration de l'équipe gouvernementale n'est en réalité que la seconde étape du retour effectif du FLN aux affaires. Le contrôle qu'il assure des ministères régaliens de la Justice et de l'Intérieur, donne de fait une coloration politique du gouvernement, dont l'aspect technocratique s'en trouve dilué après les nombreuses nominations au comité central et bientôt au bureau politique. La reprise en main de l'Exécutif n'est pas une finalité dans la démarche entreprise par le pouvoir pour redonner effectivement les rênes du pays au FLN, comme le revendiquait Amar Saâdani depuis son accession à la tête du parti. Et pour cause, le journal électronique d'expression arabe El Bark, annonce dans son édition d'hier que le prochain renouvellement du tiers présidentiel du Conseil de la nation, constituera une occasion pour «parfaire» la recomposition politique des institutions de la République dans la foulée du congrès du FLN. Ainsi, le journal électronique rapporte que Amar Saâdani sera nommé par le président de la République dans le tiers présidentiel du Conseil de la nation. Notons que le poste de président de cette institution sera remis au suffrage des sénateurs; ce sera Amar Saâdani qui présentera sa candidature. Le FLN étant majoritaire au sein de la chambre haute du Parlement, l'élection du secrétaire général du FLN au poste de second personnage de l'Etat ne trouvera aucune résistance. Ce scénario, présenté par certains observateurs comme vraisemblable sonnerait le retour «triomphal» du FLN près de 30 années après les événements d'octobre 1988 qui l'ont obligé à faire profil bas et partager le pouvoir avec le RND et le MSP dans le cadre d'une alliance présidentielle. Celle-ci l'obligeait à composer pendant des années avec un chef du gouvernement et un président du Sénat recruté dans les rangs du RND. Un parti qui a gouverné effectivement, sans disposer de la majorité au niveau du pouvoir législatif. A son arrivée à la tête du FLN, Saâdani s'est donné pour principale revendication la prise de contrôle de toutes les institutions du pays. Ce n'est pas encore chose faite, mais le scénario déroulé depuis quelques semaines conduit forcément à cette fin. Si le scénario se confirme, le FLN sera, de fait, aux commandes de toutes les institutions du pays jusqu'en mai 2017, date des prochaines élections législatives. La question qui se pose est de savoir quelle sera la réaction des autres forces politiques qui composent le gouvernement Sellal, notamment le RND qui, en perdant la présidence du Sénat passera pour une force politique secondaire. Cette nouvelle configuration politique pourra-t-elle gérer convenablement l'autre processus essentiel, celui de la révision constitutionnelle? Le FLN, ainsi dominant et dominateur, pourra-t-il convaincre les petites formations proches du pouvoir à jouer des rôles secondaires? Autant de questions qui trouveront sans doute leur réponse à la prochaine rentrée politique.