La lutte contre Boko Haram devrait bientôt prendre de l'épaisseur. La force mixte multinationale destinée à lutter contre cette secte terroriste dans la région du lac Tchad devrait être opérationnelle dans les prochaines semaines, a déclaré hier à Paris le président du Niger, Mahamadou Issoufou. Approuvée en mars par l'Union africaine, cette force de quelque 8700 hommes provenant des pays du bassin du lac Tchad, auxquels s'est joint le Bénin, sera financée en partie par la communauté internationale. «Nous avons évoqué la situation sur notre flanc sud avec Boko Haram qui sévit dans la zone du lac Tchad», a déclaré Mahamadou Issoufou à la presse dans la cour de l'Elysée après un entretien avec le président français François Hollande. «Nous pensons que dans les prochaines semaines, avec la nouvelle administration qui s'installe au Nigeria, nous allons pouvoir rendre opérationnelle la force mixte multinationale à laquelle contribuent l'ensemble des pays du bassin du lac Tchad», a-t-il ajouté. Dans un communiqué, l'Elysée précise, pour sa part, que «François Hollande a marqué la disponibilité de la France à poursuivre son appui logistique et de renseignement aux pays voisins du lac Tchad» afin de lutter contre le groupe terroriste qui sévit essentiellement dans le nord-est du Nigeria. Le nouveau président du Nigeria, Muhammadu Buhari a promis d'anéantir Boko Haram, dont l'insurrection a fait des milliers de morts et 1,5 million de déplacés en six ans. Hier, le groupe terroriste Boko Haram a lancé une nouvelle attaque à Maiduguri, la plus grande ville du nord-est du Nigeria, selon des habitants, quelques jours après un assaut sur la ville repoussé par l'armée. Les éléments du groupe sont arrivés dans le quartier de Moronti, en périphérie, mais ils n'ont pas pu pénétrer plus au cœur de la ville, à cause de profonds fossés creusés par les soldats, selon les témoignages. Boko Haram a déjà mené une attaque de ce type samedi, quelques heures après la prestation de serment du nouveau président nigérian, qui a promis de faire de la lutte contre le groupe islamiste sa priorité. M. Buhari s'est notamment engagé à déplacer le centre de commandement des opérations militaires de contre-insurrection à Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, région la plus touchée par les violences des islamistes qui ont fait plus de 15 000 morts en six ans.