En vertu de la suspension, lundi par le conseil d'Etat Français de l'arrêté de reconduite aux frontières de l'ancien imam de Vénissieux, ce dernier a été officiellement expulsé, hier, après avoir été interpellé et conduit dans les locaux de la police aux frontières. Abdelkader Bouziane se trouvait, hier matin au centre de rétention de l'aéroport de Lyon-Saint Exupéry. Le ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin, a fait savoir la veille qu'il prenait toutes les mesures nécessaires pour expulser l'imam, à qui il est reproché d'avoir «défendu l'inégalité des sexes, la polygamie ou le châtiment de l'épouse infidèle ou désobéissante». Son avocat Me Mahmoud Hebia avait fait savoir que son client ne s'opposerait pas à cette expulsion. Cependant, il a tenu à apporter les précisions suivantes: «Depuis qu'il est revenu en France, après sa première expulsion, il n'a pas perturbé l'ordre public», a fait valoir Me Hebia. Avant d'ajouter que son client «s'est rendu à toutes les convocations du juge d'instruction», a plaidé l'avocat. «J'ai toutes les chances d'obtenir l'annulation (sur le fond) de l'arrêté du ministère de l'Intérieur», a-t-il affirmé. «Il n'y a pas la moindre preuve des liens qu'on lui prête avec les mouvements terroristes. Il y a des gens de Vénissieux qui sont détenus dans des affaires de terrorisme. Il n'y a aucune information de cette nature ouverte contre mon client et il n'est pas poursuivi pour ça», a expliqué l'avocat. «Rien n'est établi, tout est contesté. Sauf le fait qu'il est salafiste, ce qu'il a reconnu», poursuit-il. Pour sa part, Abdelkader Bouziane avait annoncé lundi soir, par l'intermédiaire de son avocat Me Hebia, qu'il était disposé à se rendre à la police pour être expulsé. Une déclaration faite quelques heures après l'annonce de la décision du Conseil d'Etat. Laquelle décision a donné ainsi une assise juridique à l'arrêté d'expulsion, «pour atteinte à l'ordre public du fait de son activité doctrinale salafiste» rendu le 26 février dernier par le ministère français de l'Intérieur.