Un accent particulier a été accordé au taux d'avancement des objectifs assignés dans le cadre du Nepad. La rencontre entre le président de la République et ses homologues sud-africain, Thabo Mbeki, et nigérian, Olusegun Obasanjo, aura été l'occasion de jeter de nouvelles bases d'une plate-forme commune de développement du continent africain. Ce rendez-vous annuel des commissions bilatérales aura été, en outre, une opportunité pour les chefs d'Etat de poursuivre leurs consultations sur les questions politiques de l'heure avec l'esprit d'amitié et de coopération qui les animent et un sens de l'engagement réciproque à apporter la meilleure contribution à la réalisation des objectifs de l'Union africaine et du Nepad. Le partenariat et les échanges économiques seront au centre des débats afin d'explorer de nouveaux mécanismes susceptibles d'étendre cette coopération à d'autres partenaires, aussi bien africains qu'internationaux intéressés par le fort potentiel des deux pays et la dynamique créée par une entreprise de coopération de cette envergure tournée vers l'intégration africaine. Après avoir souligné le resserrement des liens avec l'Afrique du Sud, le président Bouteflika n'a pas caché sa déception devant le retard accusé dans certains dossiers de la coopération quatre ans après leur mise en oeuvre. «Mes mots sont très sérieux bien que je vois beaucoup de sourires autour», a déclaré Bouteflika lors du 5e forum des hommes d'affaires mettant ainsi en doute le manque apparent d'entreprise des opérateurs sud-africains. «Mais c'est un défi que vous pouvez prendre», a-t-il déclaré, invitant les sociétés sud-africaines à participer à la mise à niveau des infrastructures du pays à laquelle une enveloppe de 50 milliards de dollars a été allouée pour le prochain quinquennat. «Nous voulons construire un million de logements, améliorer nos routes et le réseau de chemin de fer, construire des oléoducs et nous voulons que des sociétés sud-africaines soient associées à ce programme», a déclaré Bouteflika. Les travaux de la commission ont également donné lieu à la création d'un conseil d'affaires algéro-sud-africain, du procès-verbal et du plan d'action de cette quatrième session. D'ailleurs un accord sur la non-double imposition a été signé entre les deux parties ainsi que plusieurs autres accords, notamment en matière de santé et d'éducation, qui élargissent le champ de notre coopération et favorisent le rapprochement entre les deux peuples sur les plans politique, économique, culturel et humain. Le chef de l'Etat a, également, invité les entreprises des deux pays à développer un partenariat avec des tierces parties par des initiatives triangulaires. A cet effet, il a évoqué la possibilité pour des entreprises sud-africaines de s'associer aux projets initiés par le Nigeria et l'Algérie pour la construction d'un gazoduc Nigeria-Algérie, la route trans-saharienne Alger-Lagos et la liaison par fibre optique. Les mêmes recommandations seront renouvelées aux hommes d'affaires nigérians à l'occasion de la 3e commission bilatérale de coopération algéro-nigérianne qui débute aujourd'hui à Abuja. A cette occasion, les présidents Bouteflika et Obasanjo poursuivront leurs entretiens sur «les questions bilatérales et d'intérêt commun notamment celles qui touchent à la paix, à la sécurité et à la stabilité du continent». Les entretiens entre M.Bouteflika et son homologue nigérian, M.Obasanjo, qui assure la présidence tournante du Comite des chefs d'Etat et de gouvernement chargé de la mise en oeuvre du Nepad, porteront également sur ce dossier, dans la perspective de la tenue à Alger du prochain sommet des différents mécanismes de mise en oeuvre et de suivi de ce programme africain.