Le désespoir de Rabat est tel qu'elle cherche à impliquer notre pays dans un conflit armé sans issue. Désormais, il ne se passe plus un seul jour sans que la presse marocaine, aux ordres du Palais de Mohammed VI, n'y aille de nouvelles attaques, accusations, et provocations contre notre pays. Il est ainsi devenu visible à l'oeil nu que Rabat, qui se sait désormais isolée dans ses velléités colonialistes, et qui devra faire face à un nouveau «blâme» de la part du Conseil de sécurité devant se pencher ce mois-ci sur la question du Sahara occidental, vient d'opter pour la politique du pire et de la fuite en avant. C'est pourquoi, il semble que le Maroc recherche à tout prix le conflit armé avec notre pays, quitte à ce que cela se fasse de manière locale, en attendant une intervention internationale de grande envergure avec, à la clé, la relégation de la question sahraouie à un ordre inférieur. Il semble, de la sorte, que la «mystification» relative aux incursions de soldats marocains aient été savamment distillée par les services secrets de Sa Majesté. Sinon, comment expliquer que la presse algérienne, d'une part, ne soit pas tombée dans ce grossier panneau, allant jusqu'à suggérer que d'importants mouvements de troupes auraient eu lieu aux frontières, mais aussi que l'armée royale marocaine, qui n'attendait que le prétexte, se soit empressée de s'exprimer sur le sujet. Toujours est-il que notre pays, après la sortie très remarquable du président Bouteflika, à partir de la capitale sud-africaine, c'est au tour de notre représentant permanent auprès des Nations unies de remettre définitivement les pendules à l'heure. Abdallah Baâli, dont les interventions sont toujours d'une pertinence et d'une acuité hors du commun, a ainsi eu l'heur de rappeler de nouveau les positions légalistes algériennes au moment où se poursuivaient les travaux de la quatrième commission onusienne relatifs à la décolonisation. M.Abdallah Baâli a ainsi réaffirmé, ce mardi à New York, que l'Algérie «ne se substituera jamais au peuple du Sahara occidental qui est seul maître de son destin, et que toutes les tentatives du Maroc visant à en faire une partie au conflit sont vouées à un échec certain». C'est face à cette commission, dont le rapport final promet d'être accablant, que notre représentant a également soutenu que «l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit à l'autodétermination à travers un référendum libre et régulier demeure la seule voie à même de conduire à un règlement juste et définitif de la question». Et de rappeler quelques points d'histoire que Rabat tente désespérément d'occulter: «Le Maroc doit traiter avec le Front Polisario comme il l'a, du reste, fait en négociant et en signant avec lui le Plan de règlement de l'ONU en 1991, et en négociant directement avec lui sous l'égide de M. James Baker, ancien représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, pour le Sahara occidental, les accords de Houston, comme en témoigne sa signature apposée à côté de celle du Front Polisario.» De son côté, le président sahraoui a adressé une lettre à l'ONU dans laquelle il a lui aussi réitéré les positions de principe qui sont les siennes, mais aussi celles de cette institution internationale. Nous pouvons ainsi lire dans cette lettre que «le gouvernement marocain s'est engagé récemment dans une démarche qui pourrait mettre la région dans une situation dangereuse dont personne ne pourrait prévoir les conséquences». No comment...