Hier, l'on a assisté à un spectaculaire revirement de position de la part du coordinateur de ce syndicat. «Je présente mes excuses au Pest que j'ai fait pleurer, à ceux que j'ai qualifiés d'aventuriers. Dans un moment d'affolement, des gens choisissent parfois de se jeter du haut d'un pont pour se suicider, sans pour autant être conscient des conséquences.» Cette déclaration est signée Meziane Meriane, coordinateur du Cnapest. Hier durant la conférence de presse organisée au lycée Zabana d'Hussein Dey, l'on a assisté à un spectaculaire et surtout inattendu revirement de position chez M.Mériane. Ce dernier avoue qu'il s'est tout simplement «trompé» en se démarquant de la grève observée mardi et mercredi derniers par les enseignants du secondaire, à l'appel de son syndicat (non agréé). «Je ne peux que me réjouir de l'important taux de suivi qui a dépassé le seuil de 90%», affirme-t-il en soulignant que «cela prouve qu'une décision émanant des professeurs ne peut être arrêtée que par les professeurs eux-mêmes». Mériane va plus loin en saluant «la bonne gestion médiatique» de la grève par le conseil national du Cnapest. Il y a lieu de rappeler que pas plus tard que mercredi dernier, le conférencier avait réitéré sa désapprobation de la grève accusant des membres du conseil national de vouloir «saboter» le Cnapest. 48 heures après, le même Mériane revient sur ses déclarations, sans pour autant donner des éclaircissements convaincants sur le sujet. Dépourvu d'arguments, il se contente de préciser: «pour moi, cette page est tournée. C'est un petit incident qu'on a géré avec sagesse et clairvoyance». Ce revirement trouve, peut-être, son explication dans le communiqué, pour le moins très virulent, ayant sanctionné la réunion du conseil national extraordinaire du Cnapest qui s'est tenu ce jeudi. En effet, les membres dudit conseil n'ont pas été tendres avec le coordinateur national. Dans un sévère rappel à l'ordre, ils l'ont invité «à respecter les décisions du conseil national». Il semble à première vue que Mériane a été sommé de présenter des excuses publiques pour préserver son poste du coordinateur national. D'autant que des informations concordantes ont évoqué un très probable «retrait de confiance», dont ce dernier fera l'objet. Par ailleurs, le Conseil national a dénoncé, «les menaces et les pressions», du ministère de l'Education. Un département qui avait exprimé pourtant, selon les propos mêmes de Mériane, tenus mercredi passé, «son intention de satisfaire les revendications des enseignants». Interrogé sur cette duplicité dans les propos du Cnapest, Mériane donnant l'impression de ne pas vouloir encaisser cette déclaration, cède la parole à son collègue, Zebiri Abdelwahab. Mais ce dernier n'a fourni sur le sujet aucun détail susceptible d'éclairer l'opinion publique. De son côté, le ministre de l'Education nationale, M.Boubekeur Benbouzid, a qualifié jeudi, d' «illégale», la grève des enseignants du secondaire. M.Benbouzid a rappelé que «les services non faits seront défalqués des salaires des enseignants grévistes». Evoquant les revendications des enseignants, il réitère que ce «n'est pas uniquement l'affaire» de son département, «mais que cela concerne aussi d'autres ministères», tels ceux des Finances et du Travail, précisant que «c'est tout le gouvernement qui s'en occupe». M.Benbouzid a, en outre, fait part de sa «disponibilité» au dialogue avec les partenaires sociaux, ajoutant qu'il avait reçu les représentants des enseignants grévistes et discuté avec eux de leurs revendications socioprofessionnelles. Interrogé sur cette position, le coordinateur du Cnapest, qui a réaffirmé l'engagement de son syndicat à «défendre les intérêt des enseignants», souligne que la réunion du conseil national qui aura lieu le 28 octobre prochain, «sera une occasion de juger de la crédibilité du discours» de la tutelle. Enfin, il est clair que la crise qui secoue le Cnapest, ne semble pas avoir livré tous ses secrets.