La menace se précise C'est une armada de guerre que viennent de déployer les Américains dans le sud de la Méditerranée. Bruits de bottes sur des porte-avions en Méditerranée. Les Américains passent à une nouvelle étape en renforçant leur présence au sud de la Méditerranée en vue d'opérer en Afrique du Nord. Hier, les Etats-Unis et l'Espagne ont paraphé un accord permettant de stationner en permanence une force d'intervention rapide en Afrique, de 2200 marines américains basés dans le sud de l'Espagne. Quelque 800 marines sont déjà à Moron de la Frontera près de Séville. Ils avaient été déployés temporairement après la mort de l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye dans une attaque contre la mission américaine à Benghazi. De nombreuses critiques s'étaient alors élevées pour dénoncer l'incapacité de déployer très rapidement des troupes dans cette partie du monde pour faire face à ce type de situation d'extrême urgence. Outre les 2200 fusiliers marins, la force disposera de 26 appareils ainsi que du soutien de 500 civils. La force aura pour tâche principale de «protéger les ambassades américaines en Afrique, d'évacuer des civils en cas d'urgence ou d'intervenir dans des conflits ou crises humanitaires». Cette unité (Special-Purpose Marine Air-Ground Task Force Crisis Response Africa) sera placée sous l'autorité du commandement Afrique de l'armée américaine, basé en Allemagne. De même, un journal britannique rapporte une information prouvant que le Pentagone a bel et bien l'oeil sur l'Afrique du Nord. Selon le journal The Times les Américains déploient leur armada en Méditerranée. Des centaines de marines et trois avions militaires seront déployés sur le porte-hélicoptères britannique Ocean en Méditerranée afin de contrer une éventuelle «agression russe»sur des pays de l'Europe de l'Est, selon un quotidien britannique. Les soldats américains seront «stationnés, également, sur des navires espagnols, français, italiens et néerlandais» a précisé la même source. «Le Pentagone est contraint de compter sur ses alliés afin de déployer des fusiliers-marins américains en Méditerranée», car il ne dispose pas actuellement de capacités de ce type dans une région qui attire une attention élevée compte tenu de la situation actuelle au Proche-Orient, a noté la même source. Selon le journal, l'objectif initial de ces initiatives américaines est de «répondre de manière adéquate à une éventuelle 'agression russe''contre les pays membres de l'Otan en Europe orientale». Les premières divisions de marines seront déployées sur les navires alliés cet automne afin de participer à l'exercice militaire Trident Juncture qui se déroulera du 28 septembre au 6 novembre en Italie, en Espagne et au Portugal. Des unités terrestres, aériennes, navales et des forces spéciales de 33 pays seront impliquées dans le plus grand exercice de l'Otan depuis la fin de la Guerre froide. A cela il faut ajouter le fait que les Américains opèrent déjà en Libye puisqu'ils ont reconnu avoir effectué des bombardements sur des sites de Daesh. Certaines informations ont même rapporté que le chef terroriste Mokhtar Belmokhtar aurait été tué lors de ces bombardements, une information que les Américains ne confirment pas. Il y a quelques jours, le général David Rodriguez commandant de l'Africom, dont le siège est basé en Allemagne a averti sur la menace de l'organisation terroriste appelée Etat islamique plus connue sous l'appellation de Daesh. Pour ce haut officier, la présence de cette hydre en Libye constitue un véritable problème de sécurité pour le Nord de l'Afrique. Les propos du chef de l'Africom interviennent un mois à peine après avoir offert à la Tunisie le statut d'allié majeur non-membre de l'Otan. Autrement dit, les USA cherchent via les déclarations de David Rodriguez à justifier le renforcement de leur présence au Maghreb. Aucun n'ignore tout l'intérêt des USA pour l'Algérie, aussi bien sur le plan économique que sécuritaire étant donné que notre pays possède une expérience incontestable dans la lutte antiterroriste. L'Armée algérienne qui vient de réitérer son serment à défendre le pays avec force, volonté, foi et détermination, n'est nullement, malgré ces avertissements, impressionnée par toute cette propagande accordée à un groupe terroriste dont l'Algérie en sait beaucoup. Bien imprégnée de cette menace dont elle a pris conscience depuis l'éclatement des prétendues révolutions dans les pays voisins dont la Tunisie et la Libye, elle avait pris toutes ses précautions en développant une stratégie de défense et d'offensive avec un plan de prévention bien défini. L'Algérie avait donc anticipé sur des évènements qu'elle avait pressentis, non sans avoir prévenu la communauté internationale sur la grave déviation que peuvent prendre ces révolutions programmées pour renverser les gouvernements en place avec une logique qui ne répond pas à la démocratie telle que pratiquée par les Occidentaux. L'on revient aujourd'hui pour dire que l'Algérie avait raison, comme pour le terrorisme né dans les années 1990 qu'elle avait défini comme transnational. Même si les USA coopèrent avec l'Algérie, jamais une information de taille n'a été rapportée. Que l'Algérie soit menacée par Daesh, n'est pas une nouveauté en soi. Mais c'est plutôt cette présence de militaires étrangers dans la région qui inquiète l'Algérie, quant au terrorisme, elle en a déjà fait son affaire.