Cette aérogare a déjà «consommé» trois walis C'est la date butoir fixée par le ministre des Travaux publics quant à la mise en opération de cette infrastructure qui ne cesse de cumuler des rallonges et des réévaluations. En effet, de rallonge en rallonge, les 474.164.482 DA, montant de l'enveloppe allouée à la nouvelle aérogare de l'aéroport de Annaba, ne sont pas parvenus à assurer l'édification de cette infrastructure aéroportuaire des décombres d'un chantier qui n'a que trop duré. La nouvelle aérogare de Annaba, dont la réalisation a été confiée en 2006 au groupe égyptien Arab Contractors, traîne depuis plus d'une décennie et n'est pas près de «décoller». Plusieurs ministres de tutelle se sont succédé et chaque locataire du département du transport, exige la livraison de la nouvelle aérogare, avec l'octroi de rallonges budgétaires supplémentaires. Signe d'une «générosité» bien distinguée des pouvoirs de l'Etat. En dépit de la volonté, traduite par le ministère des Transports, qui, depuis dix longues années n'a pas lésiné sur le déblocage de rallonges financières, dans l'espoir de voir les flottes aériennes «patiner» sur la piste de cette aérogare. S'étendant sur une superficie de 12.000 m2, ce projet est censé comporter de nouvelles commodités qui faciliteraient l'accueil des passagers, réalisable en 36 mois. Il est prévu la réalisation de huit salles d'embarquement réparties égalitairement entre les vols internationaux et domestiques. La structure, une fois réalisée, pourra accueillir 700 000 passagers par an, pour atteindre les 1 500 000 après les aménagements prévus. Cette aérogare qui a «consommé» déjà trois walis, Ben Gayou, El Ghazi et le défunt Mohamed Mounib Sandid, n'a pas encore vu le jour au vu de la cadence des travaux du chantier. Ces chefs de l'exécutif qui se sont succédé à la tête de la wilaya de Annaba, ont chacun engagé toutes les mesures contre l'entreprise en charge du projet afin de l'amener à accélérer le rythme des travaux en renforçant les chantiers en moyens humains et matériels. Aussi, à chaque fois on annonce la livraison de l'aérogare pour ensuite la reporter pour manque de main-d'oeuvre qualifiée, intempéries occasionnant des dégâts rendant les accès impraticables, ou le manque de matériaux de construction. Des prétextes qui n'ont pas changé d'un iota, depuis une décennie. S'agissant des administrations impliquées dans ce projet, les contraintes majeures sont d'ordre financier, si l'on considère l'enveloppe financière affectée à ce projet aux multiples réévaluations. Situation due, notons-le, à la sous-évaluation de son inscription au programme gouvernemental de développement. D'où le budget initial, consommé à moitié par le gros oeuvre. Autres contraintes, le retard dans l'obtention des enveloppes financières octroyées, conséquence directe sur la cadence des travaux, l'absence de coordination dans le suivi du projet entre la direction des travaux publics (DTP) et du logement et des équipements publics (Dlep) en plus de la contrainte de la centralisation des décisions, notamment en termes de financement ou de collaboration avec des partenaires étrangers. Une situation qui, si elle perdure, verra le projet affecté par un autre retard. Faut-il compter les fois où les acteurs en charge de la réalisation de cette aérogare, s'étaient engagés à livrer le projet une première fois pour la fin de 2008 et une deuxième fois pour 2012? Mais comme on dit «Jamais deux sans trois», l'on se demande si l'aérogare sera vraiment livrée le 4 du mois de juillet, comme avait exigé le ministre des Travaux publics, lors de sa derrière visite à Annaba. Estimant les délais de réalisation largement dépassés, le ministre avait instruit les acteurs en charge de ce projet de veiller rigoureusement à son achèvement. D'où une date butoir leur avait été fixée. Le commis de l'Etat avait exigé la réception de l'infrastructure dans 80 jours. «Il faut délivrer l'aérogare de l'aéroport international de Annaba, le 4 du mois de juillet», avait exigé Abdelkader Kadi, ministre des Travaux publics. Cette date est proche (dans quelques semaines); l'infrastructure sera-t-elle vraiment livrée? Si vraiment ce sera le cas, Annaba deviendra un pôle dynamique en matière de transport aérien à l'échelle nationale. Par contre, si l'infrastructure n'entre pas en service durant l'année en cours, les répercussions des retombées compromettraient directement la saison du pèlerinage 2015. Cette dernière coïncide avec le retour des ressortissants algériens établis à l'étranger.