l'une des plus belles surprises auxquelles aura droit le public de la région de Tizi Ouzou c'est incontestablement le grand spectacle de chant qui se tiendra aujourd'hui. La commémoration du 17e anniversaire de l'assassinat du plus grand chanteur kabyle de tous les temps, Matoub Lounès, ne cesse de révéler des surprises. Et l'une des plus belles surprises auxquelles aura droit le public de la région de Tizi Ouzou c'est incontestablement le grand spectacle de chant qui se tiendra aujourd'hui, jour-anniversaire de l'assassinat du Rebelle, à la salle de spectacles de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Deux artistes d'expression kabyle et non des moindres qui étaient de fidèles amis et compagnons de Matoub Lounès durant des décennies, monteront sur scène donc pour ressusciter l'artiste insurgé et indomptable ayant toujours refusé la soumission ou la domestication de la part d'un quelconque pouvoir ni même des partis politiques dits démocratiques. Les deux artistes qui vont honorer tel qu'il se doit la mémoire du Rebelle ce jeudi sont Hacène Ahrès et Hamid Matoub (qui est également le cousin de Lounès). Hacène Ahrès, qui n'est pas à présenter compte tenu de sa riche carrière artistique, particulièrement dans le domaine de la chanson sentimentale, a toujours été à la hauteur quand il s'est agi d'honorer et de défendre la mémoire de Matoub Lounès. Depuis l'assassinat de celui-ci, le 25 juin 1998 à Tala Bounane sur la route reliant Ath Douala à Tizi Ouzou-Ville, Hacène Ahrès a toujours inauguré ses spectacles avec une ou deux chansons du Rebelle. Chose qui lui a valu des soucis de la part de la poignée de personnes qui demeurent les détracteurs de Lounès, puisque selon ses déclarations, il a subi des pressions pour qu'il renonce à cette tradition de rendre hommage à Matoub à chacun de ses concerts. Mais loin de capituler, Hacène Ahrès a poursuivi son chemin en toute détermination en digne héritier de Matoub Lounès. D'autre part, c'est le défunt, au summum de sa gloire, au début des années 1990 qui a donné l'occasion et la chance inouïe durant plusieurs soirées à Hacène Ahrès de se produire en première partie lors de la série de concerts que le Rebelle a animés à la salle Atlas d'Alger. Comme Hacène Ahrès n'est pas du tout le genre d'hommes à renier la gratitude, il a fait de la défense de la mémoire de Matoub l'un de ses leitmotivs. C'est donc sans trop de surprise qu'il chante aujourd'hui à Tizi Ouzou le jour même de l'anniversaire du Rebelle, pour dire et redire combien ce poète révolté est inoubliable et pour répéter à qui ne veut pas entendre et comprendre que des hommes de la stature de Matoub Lounès sont immortels et éternels quand bien même les forces du mal (heureusement réduites à une peau de chagrin) continuent à tout faire pour tenter de manière ridicule d'effacer Matoub des millions de coeurs de kabyles qui restent fidèles à celui-ci. Mais comme le répétait si bien Mouloud Mammeri: «Yiwen ulachit, yella, yiwen yella ulachit», une formule qui s'applique à merveille au cas de Matoub Lounès dont la voix unique persiste à hanter les quatre coins de la Kabylie et même d'autres régions d'Algérie. De son côté, Hamid Matoub, cousin et ami du Rebelle, ne sera pas près d'oublier que son tout premier album sorti dans les années 1980 a été entièrement composé et écrit par Lounès qui n'avait pas hésité en effet, à l'époque, à mettre en veilleuse pour un moment sa propre carrière pour donner un coup de pouce à Hamid. Il offre à ce dernier sur un plateau d'argent un chef-d'oeuvre qui avait fait un tabac à sa sortie. Ceci, sans compter les autres coups de main que n'a cessé de lui prodiguer Lounès tout au long de son parcours artistique. C'est donc avec passion et conviction que Hamid montera sur scène aujourd'hui pour également ressusciter le fils de Taourirt Moussa, le temps d'un spectacle qui sera sans doute exceptionnel à tout point de vue. On imagine d'ores et déjà l'ambiance et l'émotion qui régnera dans la salle de spectacle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri où l'ombre et l'âme de Matoub Lounès planeront, sans aucun doute.