Le président du haut conseil de l'organisation des Jeux arabes l'a confirmé. L'Algérie a bien terminé première des Jeux sportifs arabes qu'elle a organisés du 24 septembre au 8 octobre 2004. C'est le président du comité olympique algérien, M.Mustapha Berraf qui l'a annoncé, au cours d'une conférence de presse organisée, hier matin, au siège de l'instance olympique. Un président du COA qui a tenu à remercier et à rendre hommage au président de la République, au chef du gouvernement, au ministre de la Jeunesse et des Sports, au directeur des jeux, aux présidents de fédérations sportives, aux athlètes, techniciens et arbitres, aux volontaires ainsi qu'à tous ceux qui, de près ou de loin, ont concouru à la réussite de ces jeux «qui ont permis à notre pays de s'affirmer sur la scène sportive arabe». L'Algérie a pris, donc, la première place en dépit des protestations de l'Egypte qui n'a pas admis le fait d'être reléguée à la seconde place, l'Egypte dont il faut rappeler que c'est la première fois, depuis la création des jeux en 1953, qu'elle voit la place de leader du monde sportif arabe lui échapper. «Les Egyptiens ont fait le forcing pour renverser la vapeur en leur faveur, dira Berraf. Pour eux, le handisport n'avait pas à être comptabilisé avec les autres discipline. Il y a 4 ans à Amman, des disciplines comme le bridge, le squash ou la nage avec palmes, qui n'ont rien d'olympiques, s'étaient déroulées et avaient permis aux Egyptiens de glaner de nombreuses médailles d'or. Il ne faudrait pas qu'ils prennent que ce qui les arrange et rejettent ce qui est en leur défaveur. L'Egypte n'est qu'une nation arabe parmi les 22 que compte l'Union. Elle n'a pas à bénéficier de privilèges». Et le président du COA d'ajouter: «Il faut bien comprendre que ce sont des jeux sportifs arabes et non des Jeux olympiques arabes sinon on aurait le CIO sur le dos. Je ne vois pas pourquoi le handisport doit être pris en compte à part alors que ses compétitions se sont déroulées en même temps que celles des autres disciplines. En tout cas, j'ai saisi le président du haut conseil de l'organisation des Jeux arabes et il m'a bien confirmé par écrit que c'est notre pays qui a terminé premier. N'en déplaise à ceux qui en doutent, l'Algérie est championne du monde arabe 2004». Pour consolider ses dires, M.Berraf fera référence à certaines disciplines comme le judo féminin dont certaines catégories n'ont pu avoir de compétition à cause du nombre restreint (moins de 4) de pays participants, ce qui nous a coûté la perte de quelques médailles d'or certaines et à l'empêchement de nombre d'athlètes émigrés, dont plusieurs sont professionnels et qui n'ont pu venir parce qu'engagés avec leurs clubs respectifs dans des compétitions nationales. L'Algérie a ainsi perdu de nombreuses médailles en vermeil sans faire de tintamarre. En outre en matière de protestation, il n'y a eu que l'Egypte à le faire. Un pays comme l'Irak qui a cédé la sixième place à l'Arabie Saoudite justement à cause du handisport n'a absolument rien dit. Comme l'Algérie n'a pas fait de bruit au sujet des athlètes nouvellement naturalisés qui ont été autorisés à participer à ces jeux au mépris de la réglementation en vigueur. L'Algérie a obtenu au cours de ces joutes 280 médailles dont 93 en or ce qui représente une amélioration de 300% par rapport aux Jeux de 1999 d'Amman où elle s'était classée 4e avec un total de 113 médailles dont 33 en or. Pour les jeux d'Alger, le nombre de secondes places (argent) algériennes est 94 alors que celui des troisièmes places (bronze) s'élève à 93. En 2e position, on trouve l'Egypte avec un total de 179 médailles (81 en or, 49 en argent et 49 en bronze), alors que la 3e place de ces jeux est revenue à la Tunisie avec un total de 139 médailles ( 52 en or, 40 en argent et 47 en bronze). En dehors de ce problème, M.Berraf indiquera que 454 contrôles antidopage ont été effectués lors des jeux d'Alger et que 340 réponses ont déjà été réceptionnées avec un seul contrôle qui s'est avéré positif, celui concernant un athlète yéménite du Tae Kwon Do à qui on a retiré la médaille d'or qu'il avait remportée. Par ailleurs, l'organisation de ces jeux a donné l'occasion à de nombreux présidents de fédérations sportives internationales, des présidents de CNO et des membres du CIO de venir en Algérie. La majorité d'entre eux ont reconnu que ce fut une très grande manifestation sportive et que notre pays avait les moyens d'organiser les plus grandes compétitions internationales. Le président du COA a été interpellé sur la question relative au forfait de certains athlètes algériens qui ont bénéficié pourtant du soutien de l'Etat pour leur préparation. M.Berraf fera part de son regret, soulignant que cela devient une mauvaise habitude. Il ajoutera que le COA n'avait pas la capacité d'intervenir et qu'il appartenait au MJS et aux fédérations sportives concernées de prendre leurs responsabilités. Pour ce qui est du devenir de tout le matériel acquis à l'occasion de ces jeux, le président du COA affirmera que des dispositions ont été prises par le MJS pour que ce matériel soit inventorié avant d'être dispatché sur les différentes fédérations sportives. Sur la question de la karatéka Draoui qui avait refusé sa médaille d'argent, M.Berraf fera référence au jeune âge de l'athlète (19 ans). «Il y a eu erreur de sa part qui mérite sanction. Mais il ne faudrait pas tomber dans l'excès. Sa fédération devra trancher en toute sérénité mais en toute justice», indiquera-t-il. Enfin, le président du COA a informé l'assistance des subventions qui ont été allouées aux différentes délégations algériennes qui ont participé aux différentes compétitions internationales. C'est ainsi que pour les Jeux olympiques d'Athènes, le COA a reçu une enveloppe de 12 millions de dinars, pour les jeux paralympiques, l'enveloppe a été de 6 millions de dinars alors que pour les jeux arabes d'Alger elle a été de 60 millions de dinars. «L'essentiel est que les jeux d'Alger aient permis au sport féminin algérien de s'affirmer sans oublier que notre délégation était l'une des plus jeunes de toutes celles qui ont participé», dira Berraf.