Et dire que ces joutes sportives devaient avoir lieu l'an dernier. A deux mois de l'ouverture des Jeux sportifs arabes, la situation n'incite pas le commun des mortels à verser dans l'optimisme. C'est le constat qui a pu être fait à l'issue de la réunion qu'a tenue lundi après-midi, au siège de son ministère, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Abdelaziz Ziari avec l'ensemble des gestionnaires du sport algérien, à leur tête le président du Comité olympique algérien, M.Mustapha Berraf. Cette réunion était axée sur deux thèmes : la présentation de la nouvelle loi sur le sport qui vient d'être adoptée par les deux chambres du parlement et l'état d'avancement de la préparation des Jeux sportifs arabes. C'est le second qui a constitué le gros morceau de la réunion, puisqu'on lui a consacré plus des 2/3 du temps de la réunion. Le ministre a, certainement, provoqué celle-ci suite au communiqué qui avait sanctionné la semaine dernière, une réunion du COA avec l'ensemble des fédérations sportives et dans lequel la sonnette d'alarme avait été tirée sur l'organisation des joutes sportives que notre pays va accueillir à partir de la fin septembre prochain. Inutile de relater tous les problèmes soulevés par chacun des présidents de fédérations sportives, mais ils ont tous convergé vers un constat: il y a trop de retard tant dans l'organisation que dans la préparation de ces jeux. Du matériel spécifique non encore livré, des infrastructures qui tardent à être réceptionnées, des erreurs dans la restauration des sites, une piscine olympique dont on doute qu'elle puisse accueillir les compétitions de natation, des cours de tennis qui ne seraient pas réglementaires. Un parquet pour le basket-ball qui ne serait pas conforme aux normes internationales, idem pour les panneaux électroniques de ce sport, de la gomme synthétique qui ne serait plus utilisée actuellement, mais qu'on aurait tout de même installée et puis le nerf de la guerre, l'argent, sans qui, rien ne peut se faire en matière de préparation. Même le plus optimiste des présidents de fédération, celui de la gymnastique, qui s'est dit satisfait des sites de compétition et du matériel réceptionné, a soulevé ce problème qui empêche les sélections nationales de bénéficier des conditions de préparation à peu près normales, ceci pour ne pas demander le normal tout court. Il y avait aussi le cas soulevé par la domiciliation de trois disciplines, à savoir les sports équestres, l'aviron et le tir aux armes sportives. On a pu tant bien que mal le résoudre en hébergeant le premier au complexe sportif de la garde républicaine du Lido, le second dans la rade du port d'Alger (encore que l'entreprise qui devra aménager le site n'a pas été choisie et cet aménagement prend du temps) et le troisième, à l'école de la Protection civile de Dar El-Beïda. Bref, pas de quoi réjouir l'opinion sportive à près de 60 jours de l'ouverture d'une compétition internationale que nous sommes obligés de réussir. «L'Algérie est en train de se repositionner sur la scène internationale», a dit le ministre. Il serait dommage que les Jeux ne soient pas à la hauteur des espoirs placés en eux. D'autant, comme l'a souligné le ministre, que «nous n'avons pas eu à construire de nouvelles infrastructures mais seulement à restaurer celles que nous avons». Aujourd'hui, la crainte est grande de voir de l'argent jeté pratiquement par les fenêtres uniquement pour être fin prêts le jour J. Autrement dit, dans la précipitation, on pourrait se lancer dans des opérations de rafistolage qui vous en donneront plein la vue à l'occasion des Jeux, mais une fois ceux-ci passés, on hériterait d'un patrimoine sportif délabré. L'ère de l'Algérie vache à traire ne serait-elle pas révolue? En tout cas, il y a 30 ans, l'Algérie accueillait les Jeux méditerranéens puis 4 ans plus tard, les Jeux africains. L'organisation avait été confiée au MJS, mais le véritable patron était un militaire, le colonel Abdenour Bekka et l'Algérie avait su relever le défi. Aujourd'hui, on s'aperçoit que l'on a plutôt reculé. Et dire que ces Jeux arabes devaient se dérouler l'an dernier et qu'ils avaient été reportés à cette année à la suite du terrible séisme du 21 mai 2003. On avait dit à l'époque, que si le séisme n'avait pas eu lieu, nous aurions été capables d'accueillir les Jeux. Nous prenait-on pour des imbéciles? Une chose est sûre, il y aura beaucoup d'éclaircissements cet après-midi au stade du 5-Juillet lors de la réunion que tiendra M.Djaâfar Yefsah, directeur des Jeux arabes, avec les présidents des fédérations sportives.