Il dresse un tableau peu reluisant de la situation du tourisme national. Député indépendant à l'Assemblée populaire nationale, il a interpellé les ministres de la Jeunesse et des Sports, du Tourisme et celui des Ressources en eau. La première question orale a trait au cas Rym Draoui, cette athlète karatéka qui après avoir combattu sur le tatami face à une princesse qatarie, a renié la victoire à cette dernière. Publiquement et le jour de la remise des médailles, rappelons-le, la karatéka algérienne a refusé d'accepter la médaille d'argent et en guise de protestation, l'a publiquement remise à sa rivale, détentrice alors de la médaille d'or. Le député indépendant évoque cet épisode et interroge le ministre de la Jeunesse et des Sports, alors que la «débâcle du sport national paraît totale», sur la non-considération du mérite de cette athlète qu'il estime lésée dans sa dignité de sportive. Le député s'insurge contre le fait que Draoui se voit menacé de radiation des effectifs de l'équipe nationale. Le député impute cette défaite, «au manque flagrant de compétence chez les encadreurs de Draoui. Une incompétence dont sont victimes finalement tous les jeunes Algériens contrariés dans leur élan d'épanouissement et leur désir d'exprimer leur talent et leurs capacités.» «Les Algériens sont en droit de connaître la vérité sur le cas Rym Draoui, une sportive reconnue à l'échelle nationale et internationale et qui fait les frais d'une décision fédérale arbitraire», conclut-il à l'adresse du ministre. La deuxième question concerne le département du tourisme. Le député indépendant dresse un tableau peu reluisant de la situation du tourisme national. Il est, à ce propos, fait état de l'absence d'une vision claire et stratégique de ce pan important de l'économie nationale. «Vous n'arrêtez pas de faire l'éloge d'un tourisme dont vous ne parvenez pas à vendre l'image», accuse-t-il. «Si la beauté naturelle de notre pays est évidente, la capacité de vendre cette beauté et de l'exploiter économiquement et socialement, l'est beaucoup moins. Qu'en-est-il?» s'interroge, acerbe le député, en pointant le doigt sur «une politique de tourisme complètement sclérosée et incapable de constituer une source de financement pour l'économie nationale». A cet effet, Mohamed Djémii truffe son réquisitoire de détails qui mettent en exergue un environnement peu favorable à l'image de marque de notre tourisme, dont les plages polluées, ainsi que l'absence d'infrastructures dignes de ce nom et capables de drainer des familles avides de détente. Cela, non sans égratigner, au passage, une certaine diaspora qui fait de certaines plages des domaines privés interdits au commun des citoyens. Dans une troisième et dernière question, le député indépendant attire l'attention du ministre des Ressources en eau sur l'annulation mystérieuse de la décision de construire le barrage Dar Essafsaf, dans la wilaya de Tébessa. Un barrage qui serait en mesure de rendre la vie à toute une région menacée de désertification et de sécheresse, deux fléaux meurtriers pour le bétail de l'élevage duquel vit toute une population. Une annulation qui ne signifierait, pour le député et pour la population de la région en question, que mépris envers toute une région du pays. «Nous ne comprenons pas la décision d'annulation, une décision que nous refusons énergiquement», s'indigne-t-il.