En se positionnant pour une révision du revenu mensuel, il se place comme un allié stratégique du mouvement syndical. La bataille des salaires atterrit à l'Assemblée nationale populaire. Des députés, apparemment, non convaincus par les arguments affichés par le chef du gouvernement, comptent rebondir sur ce sujet à l'occasion de la prochaine session qui s'ouvrira le 4 mars prochain. C'est ainsi que le bureau de l'APN a enregistré plusieurs questions orales adressées à l'Exécutif. M.Djemaï Mohamed, député indépendant de la wilaya de Tébessa, estime dans son interpellation au chef du gouvernement dont nous avons reçu une copie, que «l'équation est claire et la revendication sociale, surtout celle ayant trait à l'augmentation des salaires est plus que jamais légitime, logique, légale et par extension, constitue un droit». Le front de la revendication sociale s'élargit donc. En se positionnant pour une révision du revenu mensuel, les députés, de par leur centre d'influence, pourraient constituer de véritables alliés stratégiques pour le mouvement syndical. M.Djemaï et afin de faire barrage à toute interprétation politicienne de son interpellation, affirme dans sa question que «loin de toute considération politique, nous restons persuadés que notre économie, en phase de restructuration totale et en quête de stabilisation, exige la réunion de conditions macroéconomiques, pour qu'elle puisse s'inscrire durablement dans une dynamique mondiale». «Booster la consommation, stimuler la demande, dynamiser l'investissement, une trilogie irréversible, ajoute- t-il, qui présuppose préalablement l'augmentation des salaires». Le gouvernement, note le document, ne semble pas réagir à cette logique. «Pourquoi ce silence?» s'interroge le député qui brosse un tableau noir de la situation prévalant sur le front social, marquée par la «dégradation totale du pouvoir d'achat, l'émergence d'un seuil de pauvreté inquiétant, et la paupérisation rampante des couches moyennes». Par ailleurs, la défense nationale constitue l'autre centre d'intérêt du député Djemaï qui, dans une question au ministre délégué à la Défense, a souhaité que le peuple algérien soit «mieux éclairé sur la stratégie à long terme de développement de l'Armée populaire nationale, de ses capacités de défense et sur le redéploiement de son potentiel militaire». Le contexte politique et économique actuel a fait émerger, note le député, une véritable dynamique positive, qui a su profiter à l'Algérie qui joue un rôle stratégique sur l'échiquier international et ce, «grâce, fait-il remarquer, à la persévérance et la perspicacité du président de la République». Mais aussi, «au vu des efforts de lutte interne contre le terrorisme et de ses positions politiques en faveur du droit des peuples à l'autodétermination». Dans un autre volet, le député de Tébessa s'est intéressé au secteur de la culture. Un sévère réquisitoire est, à ce sujet, établi sur la gestion de ce secteur par le département de Mme Khalida Toumi. «Votre département ministériel, chargé de consolider les valeurs de notre identité nationale est, lui aussi, à la recherche de sa vocation. D'autant que six années durant votre département a bizarrement adopté une position très confuse». M.Djemaï stigmatise, entre autres, ce qu'il qualifie de «déperdition culturelle» et «l'incompétence» du ministère à juguler ce phénomène. La quatrième et dernière question orale évoque le problème de l'emploi dans la wilaya de Tébessa. «Les régions profondes de l'Algérie s'isolent de plus en plus, donnant l'impression de ne pas être concernées par la dynamique de développement dans le pays», atteste le député. Ce dernier évoque le cas de la wilaya de Tébessa qui regorge de chômeurs au moment où le pays regorge de richesses. Il a dénoncé la bureaucratie, le manque flagrant d'investissements dans la région, ainsi que la destruction de l'agriculture. «Telle est la situation d'une région où plus de la moitié de la population est oisive». «Que peut-on prédire pour ces jeunes de Tébessa? Et quelle est votre stratégie dans ce domaine?». Deux préoccupations soulevées au ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, M.Djamel Ould Abbès.