Les Philippines ont demandé à la Cour permanente d'arbitrage de juger illégales les revendications de Pékin sur la mer de Chine, a indiqué Manille hier. La Cour permanente d'arbitrage doit dans un premier temps reconnaître sa compétence, avant d'éventuellement examiner le fonds du problème. Le ministre des Affaires étrangères philippin, Albert del Rosario, a expliqué mardi lors de l'ouverture des audiences avoir demandé l'aide de cette Cour, dont toutes les procédures sont fermées au public, car le comportement de la Chine était devenu «agressif» et les négociations «futiles», selon un communiqué hier. «La Chine a exploité des ressources vivantes et non-vivantes dans ces régions, empêchant d'autres pays côtiers, dont les Philippines, d'exploiter les ressources dans ces mêmes endroits», a ajouté Albert del Rosario, dans sa déclaration liminaire. Or, la Chine refuse d'accepter cette procédure d'arbitrage «initiée unilatéralement par les Philippines», a affirmé une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying. Pékin n'était d'ailleurs pas représenté à La Haye. La mer de Chine méridionale est un carrefour de routes maritimes vitales pour le commerce mondial, et recèle potentiellement des réserves d'hydrocarbures. Le Vietnam, la Malaisie, les Philippines et le sultanat de Brunei revendiquent la souveraineté de certaines parties stratégiques de cette mer. Mais Pékin, qui fonde sa revendication sur des cartes remontant aux années 1940, a récemment donné du poids à ses revendications en mer de Chine méridionale en construisant des îles artificielles sur des récifs disputés.