Le nombre de marchés parallèles est estimé à 700. «Les négociations portant sur l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sont à leur phase finale. L'Algérie y accédera au début 2005», c'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre du Commerce, M.Nourredine Boukrouh, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Il a toutefois refusé de s'exprimer sur la date exacte de l'accession de l'Algérie à cette organisation, se contentant uniquement de mettre en avant l'appui considérable apporté par les Etats-Unis dans les négociations. Un autre accord qui sera bientôt ratifié est celui liant l'Algérie à l'Union européenne. Cet accord d'association sera signé, selon les déclarations de Nourredine Boukrouh, avant le 31 décembre de l'année en cours. Cependant, les deux accords cités sont tributaires de l'état de l'économie nationale. Dans ce sens l'Algérie est appelée à se conformer à certaines exigences dictées notamment par l'organisation mondiale du commerce. Ceci est le cas par exemple des marchés parallèles qui poussent comme des champignons. Le nombre de ces marchés est estimé à 700, du moins ceux qui ont été recensés sur le territoire national. Ce phénomène aura d'ailleurs des répercussions fatales sur les engagements pris par l'Algérie dans le cadre de son accession à l'OMC. «Notre pays va être attaqué à chaque fois qu'un piratage ou une contrefaçon est signalée par une société étrangère, cela entraînera des dédommagements qui coûteront trop cher à l'Algérie», a déclaré Boukrouh. Pour lui l'anéantissement de ce genre de pratiques n'est pas seulement l'affaire de l'Etat seul, car cette responsabilité relève aussi du ressort du citoyen. «La solution est civilisationnelle et culturelle. Il faut que le citoyen sache que ce genre de pratique constitue pour lui une sérieuse menace ainsi qu'à l'économie nationale». Mais l'Etat également a sa part de responsabilité dans les proportions qu'a pris le phénomène de la contrefaçon. Dans cette optique le ministre du Commerce a déclaré que pas moins de 600.000 sorties sont effectuées par les agents de contrôle relevant des directions régionales. Néanmoins, ce nombre demeure tout de même restreint si on prend en considération le nombre d' agents de contrôle qui est de l'ordre de 4000. Concernant la mercuriale des prix élaborée dernièrement par le ministère du Commerce, Nourredine Boukrouh, a déclaré que cette grille des prix a été mise sur pied à partir des informations transmises par les observateurs et les analystes qui suivent de près les prix proposés dans les marchés. «Ces fonctionnaires, relevant des directions du commerce de wilaya, sortent et prélèvent les prix proposés par les marchands pour les communiquer par la suite à la direction centrale du commerce. C'est à partir de ce critère qu'on a élaboré cette mercuriale des prix», a expliqué le ministre du Commerce qui n'a pas manqué de souligner que la hausse des prix durant ce mois de Ramadan est évidente. «C'est un phénomène qui se reproduit à chaque arrivée de ce mois sacré. Les gens consomment pratiquement les mêmes produits, de surcroît ils se livrent à des actions de surstockage, ce qui fait que la demande dépasse l'offre et par conséquent, les prix augmentent.» Il a ajouté que, hormis quelques produits de base comme le lait, la semoule, le pain..., l'Etat ne réglemente pas les prix. Cependant, dira-t-il «la loi oblige les commerçants à l'affichage des prix. Il faut dire que ces prix sont établis à partir des mécanismes du marché, c'est-à-dire l'offre et la demande.» Au sujet de la pénurie d'huile de table observée ces derniers temps, le ministre du Commerce a réaffirmé que ce produit existe en abondance, et ce sont les spéculateurs ainsi que la grève déclenchée par les unités de raffinage de Skikda, Béjaïa et Annaba qui sont les causes principales de cette «fausse pénurie». «Le marché est suffisamment approvisionné en huile raffinée, nous disposons même d'un mois et demi de couverture», a-t-il conclu.