Un concert exceptionnel où les neuf musiciens se sont éclatés comme des fous sur scène transmettant leur énergie contagieuse au public qui s'est défoulé lui aussi durant près de deux heures au rythme de sonorités épicées... Cela fait presque un an qu'il ne s'étaient pas produits à Alger. Nous les avions laissés l'an dernier au Casif de Sidi Fredj où ils avaient clos la saison estivale le 31 août, dernier, en beauté, cette année ils sont revenus à la faveur du festival Well Soud où ils ont donné le meilleur d'eux -mêmes lors d'un concert exceptionnel au chapiteau du Hilton. Un concert où les neuf musiciens se sont éclatés comme des fous sur scène transmettant leur énergie contagieuse au public qui s'est défoulé lui aussi durant près de deux heures au rythme des sonorités épicées de la formation l'Orchestre national de Barbès. Le groupe est revenu fêter ses 18 ans de tournées en attendant de sortir son nouvel album dont il n'a pas voulu piper mot. Opus qui se prépare doucement mais sûrement et qui constituera l'aboutissement de 20 ans de carrière, l'album de «raison» comme nous dira le chanteur Kamel. Un album de la fermeture peut-être pour une meilleure ouverture vers de nouvelles aventures musicales encore plus enrichissantes. En attendant, dimanche dernier, les neuf musiciens sur scène ont fait voyager le public à bord de leur univers endiablé partagé entre les anciens et les nouveaux morceaux extraits du dernier album appelé Dame de coeur où il est question de nombreux duos avec des voix féminines. C'est avec le morceau Poulina que le groupe ouvrira le bal suivi de Salam alikoum pour faire monter la sauce et grimper la température. Le public est d'emblée chaud et ne se fait pas prier. L'ambiance survoltée est déjà au summum. Le déluré Kamel est au micro. Ils seront quatre chanteurs qui se relayeront pour faire entendre haut et fort leurs voix. Outre Kamel, Hmed de Tlemcen, Bazil de France ou encore Mehdi de Sidi bel Abbès. Les sonorités riches en couleurs mélodiques diverses font honneur à la Méditerranée aussi à travers un titre succulent interprété par Bazil le Parisien qui manie-belle surprise- aussi l'arabe dans les refrains de façon prodigieuse. Le goubahi mais aussi le alaoui, le son maghrebi, sahraoui ou encore raï font sensation. L'algérois n'est pas en reste, rehaussé du son de l'accordéon et du bal musette, de la polka et de toutes sortes de rythmes maghrébo-africains qui font mouiller la chemise. Interactif, Kamel le baroudeur s'amuse avec le public. Il exporte l'assistance à lever les bras au ciel et «sentir la brise». Mehdi entonne Aman, aman et de bifurquer vers Khalti hlima baoûna baoûna. Titre qui évoque l'esclavagisme. Le groupe entame un virage à cent à l'heure vers le tempo gnawi diwan et d'invoquer le Prophète (Qsssl) et ses saints. Les danseurs qui avaient assuré la première partie du spectacle montent sur scène pour accompagner les musiciens de l'ONB sur des numéros de danse et chorégraphie hip-hop chaloupées. Adrien, Gamra, dira dara et puis Alaoui finissent par mettre le chapiteau du Hilton dans un état d'effervescence indescriptible. Le groupe prend congé de nous, mais revient de plus belle avec des morceaux repris au grand bonheur des fans qui en demandaient encore. Ce sera chose faite avec C'est la rose, une reprise de Mazouni ou encore Sympathic for devil des Rolling Stone pur finir la soirée en folie avec Dour biha sur un air rock endiablé. Car le son de la guitare, notamment, aura été l'un des ingrédients clés qui assaisonne le son de l'ONB, le tout ajusté à de la percussion et au synthé. Ce qui fait en effet l'originalité de l'ONB est incontestablement le mélange des genres musicaux qui fait combiner le jazz aux sons latinos ou rock qui viennent se greffer l'un sur l'autre avec harmonie et simplicité par touches succinctes et continues, happées que nous sommes souvent par la pointe du style du Sud saharien par lequel certains morceaux s'achèvent. Une façon d'entraîner le public vers la transe. Les origines diverses des membres du groupe en est aussi l'autre secret du succès mérité du groupe composé outre des musiciens cités plus haut de Youcef Boukela, bassiste et son membre fondateur, de Bazil le Parisien et de Taoufik Mimouni le Marocain. En somme, un melting-pot de musiques joué par une bande de joyeux lurons authentiques et sincères qui n'ont de cesse de sillonner la planète pour faire passer un seul message, le mélange, la paix pour qu'enfin cessent de s'ériger les barrières entre les hommes et faire jaillir le bonheur et l'altérité dans le monde.