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Racontez-moi Ben Ali
ELECTIONS PRESIDENTIELLE ET LEGISLATIVES EN TUNISIE
Publié dans L'Expression le 23 - 10 - 2004

La politique sociale initiée par le président lui permet aujourd'hui d'avoir les faveurs de tous les Tunisiens, et surtout de la paysannerie.
Quand il avait renversé, pour sénilité, le président Bourguiba, le 7 novembre 1987, rares furent les observateurs à déceler en Ben Ali un chef d'Etat doté de perspicacité politique. La Tunisie était en lambeaux. Et les démons d'une crise, demeurée longtemps larvée, se profilaient dangereusement à l'horizon. La succession d'un président omnipotent faisait craindre aux Tunisiens des lendemains incertains. Bref, Bourguiba n'était plus Bourguiba. Et les courtisans, redoublant d'agressivité, avaient déjà pris d'assaut le palais de Carthage. Washington, Paris, Alger se livraient déjà un combat à fleurets mouchetés pour que la succession ne soit qu'un accouchement sans douleur. Sans effusion de sang. Bourguiba ne gouvernait plus le pays d'Hannibal. Et la danse des loups avait déjà prématurément commencé autour de son cadavre. Y avait-il un homme providentiel encore dans le magma politique tunisien capable de sauver le pays devant la montée en puissance des périls? Les islamistes aiguisaient en silence leurs couteaux.
Le mouvement de la tendance islamiste, avant qu'il ne se transforme en Nahdha, sous la férule de Rachid Ghannouchi et de l'avocat Abdelfettah Mourou, avait déjà pris possession des esprits dans les banlieues de Tunis.
Le syndrome de l'intégrisme rongeait, sans limite le cerveau d'une jeunesse appâtée par les promesses des séides de l'imam Ghannouchi et consorts, de renverser l'ordre établi d'un régime laïc pour asseoir la première République islamique du monde arabe.
Dans les ruelles de La Casbah, chaque soir, les islamistes lançaient des attaques contre les militants et les permanences du PSD, parti au pouvoir.
Des policiers sont attaqués, tués, blessés ou délestés de leurs armes. Des magistrats sont victimes de jets d'acide au visage. Défigurés à jamais parce que les islamistes les considéraient comme les fonctionnaires zélés au service d'un pouvoir décadent, déjà mis en terre. La terreur avait gagné le coeur des Tunisiens. C'était en 1987. De longs mois s'écouleront avant que le destin, ce merveilleux metteur en scène, donne un autre cours à l'Histoire moderne de la Tunisie. Y avait-il encore un Homme au royaume d'Hannibal, suffisamment courageux, pour offrir à son peuple une autre alternative que le saut dans l'inconnu, dans la douleur? Alger crevait d'inquiétude à l'idée que sur son flanc est, Washington ou Paris ait déjà choisi un successeur à Bourguiba et n'attendait plus que le moment propice pour l'introniser.
La situation dans le pays devenait intenable. Les caisses de l'Etat étaient vides. Pour assurer les salaires des fonctionnaires, le Premier ministre, Rachid Sfar, devait convaincre le président Chadli Bendjedid de lui débloquer de l'argent frais. Le chômage avait battu tous les records enregistrés depuis l'accession du pays à l'indépendance, en 1956. A cela s'ajoutait l'ingratitude de la nature. Deux années consécutives d'une sécheresse sans précédent.
Le commerce périclitait. Et la grogne gagnait la rue, impatiente de renverser un régime «despote et corrompu».
Il fallait donner un nouvel avenir à la Tunisie. Penser et agir autrement que ceux qui avaient géré jusqu'ici ce pays.
Dans ce climat délétère, seul un homme habitué à voguer dans les eaux houleuses des grandes tempêtes pouvait peut-être apporter ce changement. Le 7 novembre 1987, un homme de 52 ans, va donner un autre cours, avec l'aide de Dieu, au destin de la Tunisie. Il est général d'armée, formé dans les grandes écoles militaires occidentales. Après la célèbre école interarmes de Saint Cyr, il effectue une formation de plusieurs mois dans les services de renseignements américains. C'est un homme qui a le culte du secret. De 1958 à 1974, n'a-t-il pas dirigé les services de la sécurité militaire avant d'être promu en 1977, directeur général de la Sûreté nationale?
Son ascension sera fulgurante. Il est nommé secrétaire d'Etat à la Sûreté nationale en octobre 1985, puis ministre de l'Intérieur en avril 1986 avant de ravir le fauteuil tant convoité de Premier ministre en octobre 1987.
Dès lors, le compte à rebours pour un «soft changement» avait commencé. Il sera exécuté dans la nuit du 6 au 7 novembre. Sans aucune effusion de sang.
Dix-sept ans après le «changement», les Tunisiens nagent dans le bonheur. Sa réélection pour un nouveau mandat est souhaitée par la majorité de l'électorat. Dans les salons feutrés de Tunis, l'on sait que «le président va être plébiscité. Mais à quel taux?»
Son bilan reste son meilleur atout. Education, industrie, santé publique, agriculture, emploi, tourisme, voilà les domaines où il a carrément excellé en faisant de la Tunisie le nouveau dragon de l'Afrique avec un taux de croissance qui oscille bon an, mal an entre 5 et 7%. Qui dit mieux pour un pays dépourvu de richesses minières, de pétrole ou de gaz? Il y en a à peine pour suffire aux 15 % des besoins nationaux. Cet essor ne se réalise pas sans sécurité, sans stabilité. Deux atouts majeurs pour drainer plus de 4,5 millions de touristes et se construire l'image d'un vrai pays émergent.
En 1987, le revenu par habitant était de 950 dinars tunisiens (1 dinar tunisien = 0,60 euro aujourd'hui). En 2004, ce revenu a été quadruplé. Il a atteint 3600 dinars tunisiens. Plus de 2000 euros ! Le taux de croissance économique, qui peinait en 1982-86 a dépassé la barre de 2,9 % depuis l'arrivée de Ben Ali, pour atteindre une moyenne supérieure à 5% entre 1988 et 2004.
Le taux de chômage était de 14,3% en 2003, tandis que l'inflation qui frôlait la barre de 7,7% en moyenne entre 1980 et 1988, a été réduite à 2,7% en 2003.
Le pays attire de plus en plus d'investisseurs étrangers. Plus de 2 500 sociétés étrangères s'y sont installées. La Tunisie a totalement changé de visage aujourd'hui : barrages, autoroutes, ports, aéroports, chemins de fer sont réalisés à un rythme régulier.
Les Tunisiens sont ravis du «boulot» accompli par leur président. Une banderole accrochée à l'avenue Habib-Bourguiba, au centre-ville, est, à ce titre, éloquente puisqu'elle ne proclame pas moins que «Pour la Tunisie, seul Ben Ali et personne d'autre que lui».
La politique sociale initiée par le président lui permet aujourd'hui d'avoir les faveurs de tous les Tunisiens, et surtout de la paysannerie.
La femme n'est pas en reste. Son statut est de loin le meilleur de tout le monde arabe.
Les Tunisiens voteront ce dimanche pour deux scrutins, présidentiel et législatif.
Zine El-Abidine Ben Ali affrontera trois candidats: Mohamed Bouchiha, du Parti de l'unité populaire, Mounir El Beji, chef du Parti social libéral, et Mohamed Ali Halouani du parti Ettajdid (ex-parti communiste). La démocratie avance à pas sûrs au pays d'Hannibal.
Quant aux législatives, le RCD a toutes les chances de conserver au moins 80 % des 189 sièges du Parlement face aux six partis d'opposition entrés en course.


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