L'initiative du MSP appelant au dialogue avec le pouvoir ne dérange pas les autres membres de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD). Ils ne considèrent pas, selon leurs déclarations, la démarche prônée par le président du MSP, Abderrazak Makri, comme une remise en cause de celle de la Coordination. «Au niveau de la CNLTD, nous considérons les consultations avec les partis et les organisations de la société civile comme des activités internes à toutes les formations politiques. Elles sont libres d'engager des consultations et elles sont même obligées de le faire», déclare le président du RCD, Mohcine Belabbas. Interrogé après la réunion de la CNLTD, tenue hier à Alger, durant laquelle Abderrazak Makri a expliqué sa démarche à ses pairs au niveau de cette instance, le leader du RCD estime qu'«il était attendu que des parties tentent d'exploiter ce genre de déclarations pour tenter de faire imploser la Coordination». «La démarche de la CNLTD n'est pas remise en cause. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que la Coordination ne se substitue pas aux partis, qui sont libres de d'engager des contacts avec la classe politique et les organisations de la société civile. Nous-mêmes, au RCD, nous faisons des consultations avec différents acteurs que ne nous médiatisons pas», ajoute-t-il. Soulignant que «les décisions au sein de la Coordination sont prises par consensus», Mohcine Belabbas exprime l'avis de son parti concernant le dialogue avec le pouvoir : «Au RCD, nous privilégions le dialogue avec la société. Nous pensons qu'il faut d'abord créer un rapport de force et choisir le moment d'aller dialoguer avec le pouvoir. Car il est difficile de situer, aujourd'hui, qui est le centre du pouvoir. Bouteflika ? Il est malade. Les militaires ? On dit qu'il ne faut pas les impliquer dans le champ politique. Les partis au pouvoir ? On sait très bien qu'ils n'ont aucune influence.» Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, abonde dans le même sens ; selon lui, «s'il doit y avoir un dialogue avec le pouvoir, celui-ci doit se faire sur la base d'un minimum de conditions, tel que défini par la plateforme de Zéralda». «L'initiative du MSP n'est pas nouvelle. Je crois que ni le MSP ni la CNLTD ne sont contre le dialogue. Il faut juste que le pouvoir affiche une volonté de réaliser ce dialogue. Ce qui n'est pas le cas actuellement», soutient-il. Selon lui, le président du MSP «a réitéré, devant les membres de la Coordination, son attachement à la plateforme de Mazafran et a affirmé que sa démarche ne remet pas en cause celle de la CNLTD, qu'il partage entièrement. De toute façon, l'initiative annoncée par Makri pourrait avoir un rapport avec l'organisation interne au parti, qui ne regarde que les militants du MSP». «Nous ne sommes pas inquiets par rapport à cela et la réunion de la CNLTD, aujourd'hui (dimanche, ndlr), est ordinaire ; elle n'a pas été convoquée spécialement pour débattre de la démarche du MSP», ajoute-t-il.