Youcef Chorfa aura du pain sur la planche et des défis à relever dans cette localité de Annaba. Une mandature pas facile à assumer dans une wilaya où la mafia sévit sans se gêner et parfois même règne en maîtresse des lieux, et où la gouvernance s'annonce épineuse. C'est le constat premier pour la wilaya de Annaba, restée sans wali depuis le 23 décembre de l'année écoulée. Depuis, Annaba a été sujette à tous les dépassements, à un développement en stand-by et une anarchie indescriptible. Cette critique de la réalité sera-t-elle prise en main par Youcef Chorfa, successeur du défunt Mohamed Mounib Sandid, qui a payé de sa vie sa bonne volonté de redorer le blason d'or de la troisième wilaya d'Algérie? C'est du moins, la question qui interpelle les Annabis. Le nouveau commis de l'Etat parviendra t-il à remettre les pendules à l'heure, après que la wilaya ait connu des moments de relâchement bien distingués? La période a été propice pour que les influents dans la wilaya puissent sévir dans l'impunité avec le libre cours des opportunistes pour s'accaparer outrageusement, le reste des richesses de la wilaya non sans une complicité inquiétante, en l'absence à tous les niveaux de l'Etat, conjugué avec l'impuissance de la population annabie. En effet, le nouveau chef de l'exécutif, avec cette nomination devra non seulement faire preuve de plus de vigilance, mais de rigueur surtout, notamment en cette période où les affaires battent leur plein... Ce sont des épines que le nouveau wali de Annaba a sur la planche et non du pain. Des épines qui infestent tous les secteurs confondus dans la wilaya. Depuis l'administration, jusqu'au développement local en passant par les projets structurants négligés. S'agissant de l'administration, c'est l'empire de la bureaucratie au niveau de tous les services tant au niveau de l'Hôtel de ville et, tant d'autres, à l'image de la daïra car depuis près de deux années, Annaba n'a toujours pas été pourvue d'un chef de daïra et continue de fonctionner par intérim. C'est dire, qu'une fois installé, le nouveau commis de l'Etat risque d'avoir des surprises, notamment en ce qui concerne la gestion désastreuse du programme de développement de la wilaya où, tous les projets structurants font l'objet d'une négligence et, où, plus de 70% des chantiers tous secteurs confondus à Annaba sont en souffrance, pour ne pas dire à l'arrêt. Depuis le fameux projet de la Grande mosquée qui traîne depuis des années et le tramway dont le dossier ficelé et attribué au groupe Daewoo, n'a pas encore été lancé, en passant par le nouvel aéroport ainsi que l'aménagement du port au centre-ville et l'achèvement de la nouvelle gare routière inter-wilayas, que le nouveau chef de l'exécutif devra relancer sérieusement. Il y aura entre les uns et les autres, l'immense projet de la nouvelle-ville de Draâ Errich qui, jusqu'au moment où nous mettons sous presse, n'a rien d'une nouvelle-ville au vu de l'absence de VRD et de projets d'équipements publics. Des dossiers épineux que Youcef Chorfa devra lancer le plus tôt possible. Autre lourde situation à laquelle le nouveau wali devra faire face, celle du dossier du logement, le chômage et l'informel, ainsi que l'environnement que sont les plaies puantes de la wilaya de Annaba à problèmes. Ainsi, M. Youcef Chorfa devra se servir de son talon d'Achille pour redresser la barre de cette wilaya qui, au vu de sa négligence caractérisée, risque de tomber dans l'enfer de la contestation. Le nouveau chef de l'exécutif aura à faire face aussi aux tentacules d'une mafia enracinée dans une wilaya qui ne cherche que la délivrance.