Le chef de l'Etat Un changement d'une pareille envergure a eu lieu en août 2004 quand l'ex-chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée Mohamed Lamari, a été limogé. Après une hibernation et un statisme annonçant un été politiquement plat, ces dernières 48 heures ont été riches en événements. Coup sur coup on a assisté à un mouvement des walis, un lifting gouvernemental et enfin un mouvement au sein des structures les plus sensibles de l'Armée. Selon la chaîne Ennahar TV, le commandant de la Garde républicaine, le général-major Ahmed Moulay Meliani, a été relevé de ses fonctions et remplacé ce jour par le général de corps d'armée Ben Ali Ben Ali, ex-commandant de la 5ème Région militaire. Il y a exactement, cinq ans, en juillet 2010, le général-major Ahmed Moulay Meliani a pris la tête de la Garde républicaine remplaçant le général-major Abdelghani Hamel qui a, lui, été nommé en tant que directeur général de la Sûreté nationale. Les choses semblent s'accélérer au sein des structures de l'armée, puisque c'est le deuxième changement au sein du corps de la sécurité présidentielle en quelques heures. Le chef de la direction de la sécurité et de la protection présidentielle (Dspp), le général-major Djamel Mejdoub, a été limogé et remplacé par le général Nacer Habchi. Cette direction est chargée d'assurer la protection personnelle et immédiate du président de la République, des résidences officielles, ainsi que du palais d'El-Mouradia en mission conjointe avec la Garde républicaine. Elle met en oeuvre également l'ensemble des mesures nécessaires à l'organisation matérielle et à la sécurité des déplacements du président. La Dspp est composée d'éléments aguerris du Groupe d'intervention spécial (GIS), considéré comme une unité d'élite d'intervention et de protection. Elle est sous la tutelle du Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Un changement d'une pareille envergure a eu lieu en août 2004, soit quatre mois après la présidentielle, quand l'ancien chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée Mohamed Lamari a été limogé. Le même scénario se répète onze années plus tard avec d'aussi profonds changements au sein de l'Institution militaire. Si le mouvement des walis était attendu depuis des mois, si le «remaniement» du gouvernement pouvait s'expliquer par un recadrage de la politique gouvernementale en ces temps d'austérité, les observateurs sont en revanche intrigués par le mouvement au sein de l'armée. Sera-t-il suivi par un autre mouvement au sein des chefs de régions militaires comme le rapportent les sites on line? s'interrogent les mêmes observateurs. Ce mouvement est-il lié au dernier attentat qui a coûté la vie à 11 militaires à Aïn Defla? Surtout que ces changements interviennent au moment où l'armée se trouve très sollicitée, comme elle ne l'a jamais été, par la situation extrêmement instable au niveau de toutes nos frontières.