C'est depuis vendredi dernier que le village Iguersafen situé dans la commune d'Idjeur, à 60 km au Nord-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou abrite la 12e édition du festival culturel «Racont'-Arts». Les organisateurs de cette manifestation qui atterrit chaque année dans un village de Kabylie ont ainsi décidé d'être les hôtes des villageois d'Iguersafen pour plusieurs raisons. Car au-delà du programme riche préparé le long de la semaine, ces derniers rendent ainsi un hommage à ces villageois qui ont gagné le concours du village le plus propre de l'année 2014 organisé par l'APW de Tizi Ouzou mais pas que ça. Cette consécration n'est pas le fruit du hasard. Bien au contraire. Les villageois ont d'abord réussi l'exploit que beaucoup de villages de Kabylie n'arrivent pas à réaliser ces dernières années, faire ressusciter l'organisation villageoise ancestrale. Ce comité de village qui a su marier l'ancien au moderne pour une gestion autant démocratique qu'efficace, a d'abord commencé par la sensibilisation. L'hygiène, cette mère de toutes les actions civilisatrices. A Iguersafen, les villageois ont pratiqué, les premiers, le compostage, le recyclage et le tri des déchets ménagers. Ils l'ont fait sans aucune aide de l'Etat. Par ailleurs, pour revenir au programme, il est à signaler que le festival «Racont'-arts» a, comme d'habitude, un riche agenda cultuel et artistique qui va s'étendre jusqu'à vendredi 31 juillet. Des conférences, des expositions et autres activités se dérouleront à la place du village et au niveau de la Maison de jeunes. Le village Iguersafen réunira des personnalités artistiques de divers horizons, algériens et étrangers. Samedi, dans l'après-midi, Maâmar Farah, journaliste et chroniqueur au Soir d'Algérie a animé une conférence dans laquelle il a abordé la presse algérienne au temps du parti unique et la presse privée suivi de Saïd Sadi qui a, lui, parlé des questions et des acquis du 20 avril 1980. Hier, Tajmaât a été le thème abordé sous différents angles. Une table ronde aborde les projets associatifs autonomes et structurants annonciateurs d'une vraie société civile. Y prendront part beaucoup d'associations mais surtout le comité de village d'Iguersafen. La soirée sera agrémentée par un concert appelé «Oralité et transmission» animé par des femmes du village et l'association Tighri Ouzar. Le programme se poursuit encore aujourd'hui avec autant d'activités riches et variées. En fait, la place du village Iguersafen restera animée jusqu'à vendredi, jour de clôture du festival. Une place du village qui mérite bien cette animation artistique après avoir été rasée par l'armée coloniale durant la guerre de libération. Iguersafen, un village martyr qui a su se relever et devenir un village exemple de gestion efficace, autonome et moderne.