Le tronçon autoroutier entre Bouira et Lakhdaria continue à susciter le mécontentement des usagers. En plus des accidents mortels fréquents, les automobilistes subissent les conséquences d'un travail bâclé au départ et que le ministère de tutelle perpétue par des travaux qui s'éternisent dans le temps. La partie de l'autoroute Est-Ouest qui traverse la wilaya est complètement dégradée entre les villes de Lakhdaria au nord et le chef-lieu de wilaya où il faut par moments plusieurs heures pour faire la trentaine de kilomètres. Ce qui au départ était un contournement des villes de Lakhdaria, Kadiria, Aomar et Bouira a été intégré dans l'axe autoroutier. Les travaux avaient été réalisés par le groupe Cosider et les Italiens de Todini pour les oeuvres d'art. Parce que les études n'avaient pas pris en compte le relief, les pentes brutes, les crevasses engendrées par le poids des camions, les virages... deviendront vite des couperets qui coûteront la vie à des milliers de personnes depuis son ouverture. Le ministère de tutelle décide d'intervenir et en 2013, au mois de septembre, les travaux de remise à niveau et de réhabilitation sont confiés avec un délai de 18 mois. Trois ministres défileront à la tête du département quand les travaux continuent à s'étirer dans le temps. Ni Ghoul ni Kadi ni... n'arriveront à mettre en demeure les entreprises qui à chaque visite justifient un retard dont les conséquences sont subies par les usagers. En matière de record absolu, les travaux de renforcement, après un glissement de terrain, engagés à la sortie du tunnel Aïn Chriki (réalisés par les Turcs) cumulent plus de 7 ans déjà et le dénouement n'est pas pour demain. Le dernier carambolage qui a coûté la vie à une mère est une sonnette d'alarme. La patience des usagers est mise à rude épreuve avec ces embouteillages qui amènent les automobilistes à mettre plus de 3 heures entre deux villes distantes d'une trentaine de kilomètres. Le 1er mai dernier, l'ex-ministre du secteur en visite avait ouvert 2,7 km réalisés en plus de 3 ans quand les Chinois réalisent 12 km en moins de 90 jours. La question que tout le monde se pose avec acuité est: pourquoi l'Etat ne met pas en demeure ces deux entreprises en charge du projet? En voyant l'ex-ministre Kadi supplier l'entreprise de finir ces travaux on a une partie de la réponse à cette question. Le secteur des travaux publics qui engrange des sommes faramineuses n'est pas aussi transparent qu'on veut le faire croire. Le dossier de l'autoroute n'a pas révélé toutes ses vérités. Le périphérique qui contourne par le nord le chef-lieu de la wilaya, réalisé il y a moins de 3 ans est déjà totalement dégradé et subit lui aussi des travaux de réfection. La double liaison entre Bouira et Haïzer ouverte récemment à la circulation connaîtra le même sort eu égard aux travaux réalisés. La double voie entre Bouira et Sour El Ghozlane aussi donne la même impression. Devant autant de défaillances, il est temps peut-être d'ouvrir une enquête sérieuse pour assainir une situation qui met en péril la patience des usagers de la route. En 2015 certains évoquent avec nostalgie la RN5, une réalisation coloniale certes, bien entretenue depuis, continue à rendre de multiples services aux automobilistes.