Un immense travail attend l'Institut algérien de normalisation. La certification de certains produits sera obligatoire dès l'année prochaine. Annoncée par le directeur général de l'Institut algérien de normalisation (Ianor), cette obligation obéit à un souci de préservation de la santé publique, puisque ce sont les produits alimentaires et électriques de large consommation qui seront soumis à cette mesure qui renvoie à une loi sur la normalisation, adoptée récemment par les deux chambres du Parlement. La promulgation de ladite loi a été également rendue nécessaire parce qu'elle s'inscrit dans le cadre de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce. Ainsi, tout produit qui touche de près ou de loin la santé des citoyens, devra être dès janvier prochain, soumis à des analyses de qualité qu'effectueront les experts de l'Ianor en collaboration avec de nombreux départements ministériels, tels l'environnement, la santé et l'industrie. Appliquée graduellement aux produits à haut risque comme les produits alimentaires à forte consommation ainsi que les produits électriques, cette mesure sera, affirme le responsable de l'Ianor, généralisée à tous les produits fabriqués en Algérie. Attribuée sous le label algérien dénommé Tedj, la certification est accompagnée d'une inspection bi-annuelle, histoire de vérifier la conformité aux normes. Si un fabriquant ne respecte pas les normes imposées par la réglementation, il fera l'objet de sanctions qui peuvent aller jusqu'au retrait pur et simple du produit incriminé du marché national. Cette nouvelle loi, dont les textes d'application seront mis en place avant la fin de l'année, constitue en soi une petite révolution dans le paysage économique algérien. Le label Tedj, qui va donc bénéficier d'une loi, va être confronté à d'autres labels de par le monde. Il reviendra aux experts de l'Ianor de faire en sorte que cette «griffe» à 100% algérienne puisse s'imposer sur le marché international. L'entrée de l'Algérie à l'OMC, annoncée pour le premier trimestre de l'année prochaine, est l'occasion de mettre à l'épreuve le label de l'Ianor. Cela dit, de nombreux observateurs mettent en doute la capacité de Tedj de trouver, dans le court terme tout au moins, un écho favorable sur les marchés mondiaux. D'abord, parce qu'il est inconnu et surtout parce qu'il débarque dans un marché extrêmement concurrentiel où il sera très difficile de se frayer une place. Ces mêmes observateurs mettent également en exergue le grand retard accumulé par l'Algérie pour se doter d'un outil moderne de placement de ses produits dans la sphère commerciale mondiale. Le fait que la mise en place de ce label intervient l'année même de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, oblige les ingénieurs de l'Ianor à faire preuve d'une grande vigilance aux fins de ne pas entacher ce nouveau label par une mauvaise publicité, ce qui pénaliserait de nombreux produits made in Algeria. Un immense travail attend l'Institut algérien de normalisation.