Le mis en cause a tenu à préciser que ses déclarations ne visaient aucunement l'institution militaire qui «appartient à tout le peuple algérien». L'ex-premier secrétaire national et membre du conseil national du Front des forces socialistes, M.Ahmed Djeddaï, a été condamné, hier à 50.000 DA d'amende par le tribunal correctionnel d'Hussein Dey. Cette convocation est intervenue, rappelons-le, à la suite d'un dépôt de plainte du ministère de la Défense nationale au sujet de propos jugés «diffamatoires» tenus par M.Djeddaï lors d'un meeting animé par ce dernier à Sétif au mois de mai 2001. Les propos incriminés ont été rapportés par le quotidien Le soir d'Algérie du 20 mai de la même année. Apparemment, l'ex-premier secrétaire du FFS s'en serait pris violemment aux généraux, à en croire le texte de la requête introduite par le ministère de la Défense nationale. En effet, d'après le compte rendu de la presse de l'époque de Djeddaï n'aurait pas lésiné sur les mots en s'adonnant à une attaque virulente à l'égard de «ceux qui détiennent le pouvoir par la force et ne veulent pas céder un iota à la volonté du peuple algérien qui aspire dans son intégralité à l'instauration d'une véritable démocratie». En quittant la grande porte de la salle d'audience sur un ton visiblement déçu, M.Ahmed Djeddaï a tenu à préciser que ses déclarations ne visaient aucunement l'institution militaire qui «appartient à tout le peuple algérien». Cette même institution, qui faut-il le reconnaître, a payé un lourd tribut pour la défense de la stabilité et la sécurité du pays. Une réalité que M.Djeddaï a défendu officiellement dans plusieurs de ses précédentes sorties médiatiques. En sus, M.Djeddaï a affirmé qu'il n'a jamais été question de critiquer l'institution militaire dans son discours. «J'ai parlé de la situation catastrophique dans laquelle la Kabylie s'est embourbée lors des événements douloureux qui ont secoué la région, la situation des droits de l'Homme en Algérie ainsi que la question liée à la torture», déclare ainsi notre interlocuteur. Rappelons, que l'actuel membre du Conseil national du FFS a comparu le 22 septembre dernier devant la section correctionnelle du tribunal d'Hussein Dey, qui a reporté le procès à deux reprises, au 13 octobre puis au 27 du même mois. Jouissant à l'époque de l'immunité parlementaire en tant que président parlementaire du FFS, le dossier est resté en attente, pour être relancé juste après la fin de son mandat. Justement, sur ce point précis, l'avocat de M.Ahmed Djeddaï dit qu'il n'existe aucun texte de loi qui stipule la réouverture d'une convocation après la fin d'un mandat. S'agit-il alors d'un vide juridique ? L'avocat n'en dira pas plus. Il sied de signaler enfin que l'autre ex-secrétaire général du parti, Djoudi Mammeri en l'occurrence, fait lui aussi objet d'une autre plainte, pour avoir révélé le 12 avril 2004, lors d'un point de presse, qu'un général aurait tenté de contacter M.Aït Ahmed en vue de le convaincre à prendre part au dernier rendez-vous électoral. A noter que dans un communiqué rendu public, il y a quelques jours, l'actuel premier secrétaire national du FFS, M.Ali Laskri avait dénoncé ce qu'il avait qualifié de «harcèlement judiciaire» contre ses cadres.