Le ministre annonce que l'Etat entend racheter tous les locaux appartenant à l'Aadl et aux Eplf pour les louer aux jeunes entrepreneurs. Médecin de profession, à la tête d'un des plus importants départements ministériels, en ces temps de crise sociale aiguë, Djamel Ould Abbas n'en est pas moins conscient de la lourde tâche que lui a confiée le chef de l'Etat. Se considérant comme un soldat qui exécute une mission pour le compte de l'Etat, le ministre de la Solidarité nationale et de l'Emploi n'hésite néanmoins pas à qualifier son ministère de celui du «coeur». C'est en effet en ces termes que l'invité de L'Expression aime parler du département dont il a la charge. Il axe sa démarche sur la nécessité d'intéresser la société aux actions de solidarité nationale. Celle-ci, dira-t-il en substance, n'est pas la seule affaire du gouvernement. «Il est essentiel d'associer la société civile et tisser des liens solides entre le citoyen et l'Etat.» Un lien qui, selon le ministre «est en train petit à petit de se concrétiser sur le terrain». Notre invité met cet état de fait sur le compte de «l'enthousiasme populaire né de la dernière élection présidentielle». A ce propos, Djamel Ould Abbas est catégorique : «Je suis agréablement surpris du répondant que nous trouvons auprès des citoyens. J'ai fait beaucoup de wilayas et j'ai constaté que l'espoir renaît au sein de la société.» Cette conviction, l'invité de L'Expression, l'exprime avec beaucoup de passion et étale pour ce faire, toutes les réalisations du ministère qu'il dirige en termes de création d'emplois et autres initiatives qui sont, le plus souvent, bien accueillies par les populations ciblées par les actions de solidarité nationale. Il en veut pour preuve l'opération «restaurants de la rahma» qui se déroule dans un climat de grande sérénité et où la solidarité prend tout son sens, grâce aux efforts conjugués de l'Etat et de la société civile. En d'autres termes, l'absence d'anarchie dans l'organisation des actions de solidarité ramadanesque, est un témoignage concret de la confiance qui commence à se rétablir entre les pouvoirs publics et la société. Bien plus, Djamel Ould Abbas n'omet pas de signaler que l'Algérie est l'un des rares pays musulmans, si ce n'est le seul, où la solidarité nationale en ce mois de Ramadan s'exprime de manière officielle, faisant même l'objet de l'ordre du jour d'un Conseil des ministres. Cela dit, notre invité tient à souligner que la solidarité n'est pas une affaire d'un seul mois, mais un exercice au quotidien, accompli par une noria de fonctionnaires répartis sur 48 directions de l'action sociale et quelques 53 cellules de proximité, dont la mission première est de tisser un réseau des plus efficaces possible pour donner tout son sens à la mission du ministère. Une organisation qui, selon Ould Abbas, a séduit le ministre français de la solidarité, Jean Louis Borloo. Cela dit, il est clair que le dispositif algérien n'est pas encore totalement efficace, preuve en est, le non-versement de l'allocation de la rentrée scolaire dans de nombreux points du territoire, pour ne citer que l'exemple le plus parlant. Notre invité reconnaît des lacunes dans l'action de son ministère, mais affirme qu'il y travaille pour les éradiquer. Mais le plus important, pour Djamel Ould Abbas, demeure cette capacité de rendre l'espoir aux jeunes, de leur donner les moyens pour pouvoir se sentir citoyens. Cela passe par un emploi. Même peu rémunéré, une occupation professionnelle est en soi un début d'affirmation au sein de la société. Le ministre mise beaucoup sur les différentes formules mises en place par le gouvernement pour résorber le chômage. Le contrat préemploi et la microentreprise, sont à ce propos, «les formules vedettes». La première permet aux jeunes diplômés d'acquérir une précieuse expérience professionnelle et la seconde de mettre sur pied de véritables PME. Ould Abbas insiste lourdement sur la microentreprise et annonce que l'Etat entend racheter tous les locaux appartenant à l'Aadl et aux Eplf pour les louer aux jeunes entrepreneurs. Une action volontariste donc, qui, affirme le ministre de la Solidarité, sera une réalité dans les tout prochains mois.