«Le projet de loi représente un danger pour la nation». Les chefs des groupes parlementaires, siégeant au sein de l'Assemblée populaire nationale (APN), sont intervenus, hier durant près de deux heures, sur le sujet épineux et très important, déposé par le grand argentier du pays, il y a quelques jours, à savoir l'avant-projet de loi de finances 2005. Mis à part Louisa Hanoune, comme à son accoutumée, qui n'a pas mâché ses mots en défendant bec et ongles les classes défavorisées, les autres interventions des responsables parlementaires étaient d'une banalité et d'une platitude qui ont failli endormir même les députés, qui ont daigné se déplacer pour assister à la plénière. En prenant la parole en premier, Louisa Hanoune, en dénonçant les baisses de budget concernant la santé (10%) et la culture dans le projet de loi de finances 2005, souligne clairement devant Benachenhou que la croissance de près de 7%, dont il parle dans son rapport de loi de finances 2005, n'existe que dans son imagination. Mieux, la chef de file du PT indiquera que dans le projet de loi, déposé à l'APN, ne figurent nulle part, aussi bien les deux millions d'emplois à créer que le 1 million de logements à construire durant les cinq prochaines années. Pour elle, ce projet de loi sert davantage les intérêts des multinationales et tous les étrangers qui veulent accaparer le secteur public. «Nous n'allons jamais renoncer à la nationalisation des hydrocarbures», martèlera-t-elle. Son temps consommé, Louisa Hanoune s'est abstenue et laisse la place aux autres chefs de groupes parlementaires pour réagir au nom de leurs partis respectifs à la loi de finances. A l'exception de Miloud Kadri d'El Islah, qui soulignera gravement que le projet de loi représente un danger pour la nation et qu'il faudrait l'amender, les autres intervenants du FLN, RND, MSP et même le représentant des «députés indépendants» ont tous accordé leurs violons, allant globalement du salut à la satisfaction de voir le projet de loi de finances 2005 qui, d'après eux, prévoit la construction du métro d'Alger, la construction de logements sociaux, la promotion de l'emploi...On remarquera tout de même que les parlementaires étaient unanimes pour dénoncer, comme un seul homme, aussi bien l'augmentation du gasoil que de l'eau minérale. Il faut savoir que les députés roulent tous en diesel et n'aiment pas trop l'eau du robinet. Enfin, le ministre des Finances, M.Abdelatif Benachenhou, devait répondre aux «préoccupations» des députés, hier à partir de 21h.