Yam Production vous convie à la rencontre de cet «Africain» de musicien aux multiples ressources... Karim Ziad, notre icône de la batterie aux bras de fer, animera ce soir et demain deux concerts exceptionnels à partir de 21h à la salle Ibn Zeydoun, à l'office Riad El Feth. Il y présentera son nouvel album Chabiba, dédié à notre jeunesse qui, constate-t-il, «est plus malheureuse que les autres jeunesses dans le monde». Edité en France sous le label du Cabaret Sauvage, Chabiba, l'album dont l'artiste compte nous faire découvrir, comporte 10 titres dont 2 dans la pure tradition gnawa, enregistré au Maroc avec le maâlem Abdelkbir Merchane qui, lui, chante quatre morceaux dans cet album qui nous tarde d'écouter. Comparativement aux précédents Maghreb and friends (1998), Ifrikya (2001), Chabiba, souligne Karim, fait la part belle au chant que vient soutenir une musique dans le genre soufi ou «ethnique», ce qu'adore par-dessus tout Karim Ziad, qui en plus d'être un fou de batteur, est également le directeur artistique du Festival des musiques gnawas d'El Saouira (Maroc). Son but, insiste-t-il, c'est de revendiquer notre «africanité» tout en étant ouvert sur le monde avec un profond respect et tolérance pour les trois religions monothéistes. Aussi, c'est tout naturellement qu'il a invité sur son album, la Malienne Oumou Sangaré sur un titre bien captivant. Sur des textes de Rabah Ziadin, Karim Ziad chante l'amour mais aussi la paix dans Rijal Allah (la suite d'une trilogie...). Sa démarche artistique est ainsi de jouer des musiques traditionnelles selon une instrumentation moderne. C'est cette «alternative» qu'il aime proposer à ses fans, au-delà de ses goûts musicaux qui varient du raï au jazz. Invité à se produire par Yam Production, Karim Ziad sera entouré ce soir par une floppée de musiciens qu'on a pris l'habitude d'apprécier sur scène: Michel Alibo à la basse, David Aubail au piano, Aziz Sehmaoui de l'ONB qui vient de fêter un heureux événement (la naissance d'un enfant), à la percussion et au chant, Menni Mohamed aussi à la percussion, Vincent Mascart au sax et Abdenour Djemaï à la guitare. Originaire d'Alger, Karim a fait ses débuts au milieu des années 80 où il s'est illustré au sein de groupes comme Khindjar et Sweet jazz. Une période dont le musicien a gardé de précieux souvenirs. «On avait les pieds là-bas et la tête à Paris. J'écoutais beaucoup de rock. Ensuite, j'ai croisé du jazz et de la musique algérienne». En 1989, il vient à Paris pour se perfectionner et surtout faire une école. C'est avec Safy Boutella et son frère Youcef que ce batteur estime avoir fait ses «premiers rythmes asymétriques». Au fil des années, Karim se forgera un talent et une présence sûre sur scène en accompagnant plusieurs artistes, notamment Joe Zawinul, cheb Mami ou encore Luis Winsberg. Il multiplie les aventures de scène et de studio, dont ceux de l'Orchestre national de Barbès ou de l'album Maghreb and Friends, en compagnie du guitariste Nguyên Lê. Mais le «Petit Prince» voudra «s'envoler» plus haut et enregistre depuis des disques personnels... En mai dernier, Karim Ziad était l'invité de marque et le parrain du festival Dima Jazz à Constantine, organisé par Aziz Djemam du groupe Sinouj et l'association Limma. Un festival auquel ont pris part de prestigieux musiciens dont Aka Moon et Nelson Veras faisant salle comble et drainant jusqu'à 1000 personnes à la soirée de clôture. Un festival dont Yam Production prépare activement la sortie de son enregistrement audio et vidéo. L'aventure avec Karim Ziad continue en s'intensifiant et se solde par la sortie d'un album qui «fait résonner la puissance ancestrale des rythmes gnawa», aidés par un gembri mélodique aux accents berbères que traversent les notes bleues du jazz. Chabiba, un album à déguster chez soi et d'abord sur scène, ce soir et demain à raison de 600 DA l'entrée.