Des discussions seraient en cours «pour convaincre des membres du Comité exécutif de présenter leur démission afin de convoquer le CNP pour en élire de nouveaux». La plus haute instance de la direction palestinienne était en conclave hier soir afin de décider si oui ou non elle allait convoquer une réunion du Conseil national palestinien (CNP), qui ne s'est pas tenue depuis près de 20 ans, ont indiqué des responsables, congrès qui aurait pour principal objet le renouvellement partiel de la direction palestinienne. Le Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui regroupe tous les mouvements palestiniens à l'exception du Hamas et du Jihad islamique, «devait examiner samedi soir la convocation d'une réunion extraordinaire du Conseil national», probablement durant le mois de septembre, a indiqué Wassel Abou Youssef, membre du Comité exécutif. Les 18 membres du Comité exécutif sont élus par le CNP, dont la dernière réunion remonte à 1996. Ils étaient convoqués hier en soirée pour une réunion autour du président Mahmoud Abbas. Le Comité exécutif ne peut convoquer le CNP «sans une raison particulière», explique Hassan Khricheh, adjoint au chef du Parlement et membre du CNP. Le Comité exécutif est la seule instance habilitée à prendre les décisions engageant les Palestiniens -dans les Territoires occupés comme de la diaspora- notamment dans le cadre du processus de paix. C'est ce comité, et son secrétaire général de l'époque Mahmoud Abbas, qui avait signé les Accords d'Oslo sur l'autonomie en 1993. M. Abbas a récemment suspendu son successeur à la tête de ce comité, Yasser Abed Rabbo, et c'est désormais le négociateur en chef Saëb Erakat qui assume cette fonction. Ces réunions interviennent alors que les médias palestiniens se sont fait ces derniers temps l'écho d'informations selon lesquelles Mahmoud Abbas chercherait à démissionner, de même que plusieurs membres du Comité exécutif, ce que des sources proches de la présidence ont démenti. Selon M. Khricheh, des discussions seraient en cours «pour convaincre des membres du Comité exécutif de présenter leur démission afin de convoquer le CNP pour en élire de nouveaux». La situation catastrophique qui caractérise, vingt deux ans après les accords d'Oslo, la situation palestinienne rend impérative la convocation de ce Congrès, surtout que l'arrogance israélienne n'a jamais atteint un tel niveau de provocation et de voies de fait. Outre les assassinats quotidiens de jeunes palestiniens, sous des prétextes divers, la politique de peuplement, sans cesse proclamée par Netanyahu et le gouvernement de Tel Aviv au mépris des engagements internationaux et des résolutions de l'Onu, se traduit par des destructions massives de maisons palestiniennes et par une extension boulimique des constructions israéliennes dans les territoires occupés. Malgré les condamnations sans appel, souvent réitérées de la communauté internationale, Netanyahu et les partis de la coalition, forts du soutien déclaré des puissances occidentales dont l'hypocrisie n'a rien à envier à l'arrogance du gouvernement sioniste, pratiquent la politique du fait accompli. Face à cela, que peuvent les palestiniens, sinon d'unir leurs rangs et de sceller une solidarité sans faille qui leur permette, un tant soit peu, de poursuivre un combat sans doute inégal mais évident pour être la seule alternative que cette politique brutale leur concède.