Au moins 21 personnes avaient péri le 26 août 2011, lors d'un attentat meurtrier à la voiture piégée contre le bâtiment des Nations unies qui abritait 400 personnes. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon devait évoquer hier avec le président nigérian Muhammadu Buhari la lutte contre Boko Haram, quelques heures après avoir commémoré le quatrième anniversaire de l'attaque par le groupe islamiste contre le siège de l'ONU à Abuja, qui avait fait 24 morts. Ban Ki-moon a déposé une couronne de fleurs et serré dans ses bras des proches des victimes de l'attentat lors d'une cérémonie à la Maison des Nations Unies, en rendant hommage à «l'extraordinaire courage et la détermination» des survivants. «Nulle part ailleurs qu'ici, à Abuja, le souvenir de ces collègues est plus proche, plus vivant et plus pressant. Nous nous souviendrons toujours d'eux comme ce que l'Humanité a réellement de meilleur». Au moins 21 personnes avaient péri le 26 août 2011, lors d'un attentat meurtrier à la voiture piégée contre le bâtiment des Nations Unies qui abritait 400 personnes. Le bilan était passé à 24 morts dans les mois qui avaient suivi, selon les Nations unies, avec plusieurs personnes n'appartenant pas au personnel de l'ONU parmi les victimes. Les islamistes radicaux de Boko Haram, qui avaient revendiqué l'attaque, sont tenus pour responsables de la mort de plus de 15.000 personnes en six ans, essentiellement dans le nord-est du pays. «Les terroristes ont attaqué les Nations unies et pris la vie de nombreux collègues. Mais notre mission est de construire. D'améliorer la vie des personnes dans le besoin», a souligné Ban Ki-moon. «Nous voyons à travers le monde l'insécurité, les inégalités, des clivages croissants», a déclaré Ban Ki-moon dimanche soir peu après son arrivée, après une rencontre avec les gouverneurs des Etats du Nigeria, selon un communiqué de l'ONU. «Ici, au Nigeria, vous ne connaissez que trop bien ces défis, y compris la montée de l'extrémisme et le manque d'égalité des chances». L'avion du secrétaire général de l'ONU a atterri a l'aéroport international d'Abuja quelques heures à peine après que l'armée nigériane eut annoncé que son chef, le général Tukur Buratai, avait été la cible d'une embuscade de Boko Haram. Le général en est sorti indemne, un soldat et dix militants sont morts lors de l'affrontement à Faljari, à l'est de Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, selon le porte-parole de l'armée Sani Usman. Boko Haram a intensifié ses attaques dans l'Etat de Borno et dans deux autres Etats voisins du nord-est depuis que le nouveau président Buhari a pris ses fonctions le 29 mai. Les islamistes ont également mené des attaques meurtrières le long des frontières du Nigeria, et au cours des dernières semaines des attentats-suicides, dont de nombreux commis par des femmes, ainsi que des attentats au Nigeria, au Cameroun et au Tchad. Cette nouvelle vague de violence a coûté la vie à plus de 1000 personnes depuis fin mai et mis en échec les efforts lancés depuis février par les armées du Nigeria, du Tchad, du Cameroun et du Niger pour contrer Boko Haram. Une Force d'intervention conjointe multinationale (MNJTF) de 8700 hommes regroupant Nigeria, Niger, Tchad, Cameroun et Bénin, doit être déployée incessamment dans le nord-est du Nigeria et aux confins des frontières du Cameroun et du Tchad. Après ses entretiens avec le président Buhari, Ban Ki-moon devait dîner avec des capitaines d'industrie et parler «démocratie, droits de l'Homme et lutte contre l'extrémisme violent» lors d'une réunion au ministère des Affaires étrangères, selon un programme officiel. Cette visite est la deuxième de Ban Ki-moon au Nigeria depuis sa prise de fonctions en 2007, après une première en mai 2011 qui avait été consacrée aux problèmes de la Libye et du Soudan du Sud avec le président d'alors, Goodluck Jonathan. Buhari s'est engagé à anéantir Boko Haram et a remplacé début août tous les principaux chefs militaires.