Mokhtar Belmokhtar, qui a récemment signé son retour, garde un pouvoir de nuisance non négligeable. Le Gspc, qui tente coûte que coûte de se redéployer, aurait entrepris de viser la capitale ainsi que les infrastructures pétrolières algériennes. C'est du moins ce qu'il faut craindre à la lumière des informations concordantes liées aux récentes activités terroristes. Des sources sécuritaires citées par le journal londonien Al-Hayat, indiquent en effet que «des quantités importantes d'explosifs, ainsi que des armements ont été interceptés et saisis dans le sud algérien, non loin de la région hautement protégée de Hassi Messaoud par les services de sécurité». La marchandise se trouvait, indique-t-on de mêmes sources, dans un 4X4 abandonné, qui a été intercepté au sein même d'une enceinte pétrolière dont le nom n'a pas été révélé. Toujours est-il que les services de sécurité algériens, sur les dents depuis cette inquiétante découverte, auraient mis en garde l'ensemble des firmes étrangères qui sont implantées dans le Sud algérien. Celles-ci, pour rappel, assurent en partie leur propre sécurité, en faisant notamment appel à des agences de gardiennage privées. Quant aux services de sécurité algériens, ils ont sensiblement renforcé leur présence ainsi que les mesures de prévention dans ces zones extrêmement sensibles. Il convient de rappeler, à ce propos, que les Algériens non-résidents ne sont pas autorisés à entrer au sein des infrastructures pétrolières et gazières sans une autorisation délivrée par les services de sécurité. Cela tend à démontrer que des complicités avec des résidents de Ouargla ont pu être établies par le groupe de Mokhtar Belmokhtar. Celui-ci, que d'aucuns pensaient réfugié parmi les tribus maliennes, est au contraire remonté vers le Nord depuis quelques mois. Il est l'auteur de l'attentat qui avait visé depuis un peu plus d'un mois, un convoi de gendarmerie du côté de Djelfa. Le Gspc, depuis que ses émirs nationaux les plus en vue ont été mis hors d'état de nuire par l'ANP, semble avoir décidé de changer foncièrement de stratégie. C'est pourquoi, du reste, de nombreuses tentatives d'infiltrer la capitale se sont faites durant ces derniers mois. En témoigne, notamment, la liquidation des émirs de deux groupes distincts à Belcourt et El-Harrach, puis l'interpellation, ce samedi, de deux terroristes au niveau d'une cité populaire de Bab Ezzouar. Le Gspc, dont la stratégie vise actuellement à faire le maximum de bruit, y compris au niveau international, a dès lors opté pour des projets d'attentats au niveau d'Alger. Ceux-ci, depuis l'attaque qui avait visé la centrale électrique du Hamma, sont systématiquement interceptés avant de pouvoir effectuer le moindre mouvement, ni prendre un seul contact. Le même phénomène est, fort heureusement, observé dans le Sud algérien, puisque le chargement d'armes et d'explosifs a vite fait d'être localisé puis intercepté. La raison de ces revers réguliers qu'essuie le Gspc est certainement liée au fait que les terroristes, privés désormais de tout soutien populaire, sont en train de dépérir et de s'effilocher au fil des défaites et des opérations de ratissage menées par les services de sécurité dans les quelques maquis où se trouvent encore des éléments armés. Cette défaite, complète sur le plan militaire, était somme toute prévisible au regard de celle, d'ordre politique, dont le processus avait été lancé grâce au retour à la légitimité populaire afin de mettre un terme définitif aux arguments se nourrissant de l'interruption du processus électoral de janvier 1992. Si le terrorisme en est véritablement à son ultime phase d'agonie, il ne fait pas de doute que les risques d'attentats ne sont pas exclus non plus. D'où la nécessité de redoubler de vigilance afin que ce cap délicat soit dépassé sans encombres. Il convient, du reste, de relever que ce Ramadan finissant a été un des moins meurtriers depuis le début du terrorisme en Algérie, ce qui démontre, si besoin est, que le pouvoir de nuisance des groupuscules encore en action a été réduit au plus simple de son expression.