En l'espace de trois séances le baril a connu le jour et la nuit Les cours de l'or noir ont lourdement rechuté, suite à la publication de mauvais chiffres de l'économie chinoise. Déclaration de l'Opep, économie chinoise, stocks américains...Le baril est cuit...à toutes les sauces. Retour sur une semaine folle en rebondissements. Après leur progression spectaculaire réalisée lundi, les prix du pétrole se sont à nouveau effondrés. Un boulversement brutal. Cela ne tenait qu'à un fil si l'on se mettait à le scruter sous toutes ses coutures. En l'espace de trois séances le baril a connu le jour et la nuit. Chronologie d'une descente aux enfers. Le 31 août, il réalisa une performance aussi inattendue qu'inespérée. A quoi la devait-on? «Le marché a salué un commentaire paru dans un bulletin de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)», nous explique Phil Flynn de Price Futures Group. Que disait-il? «Cela va sans dire, l'Opep, comme toujours, va continuer à faire tout ce qu'elle peut pour créer le climat qui convienne permettant au marché du pétrole d'arriver à l'équilibre avec des prix justes et raisonnables», est-il écrit dans ce bulletin émanant du cartel. Ce qui prouve que la stratégie adoptée par l'organisation sous la houlette de son chef de file l'Arabie saoudite pour redresser les prix du pétrole était non seulement inefficace mais qu'elle conduisait tout droit dans le fossé en accentuant leur dégringolade. Le fait que l'Opep ait réussi à faire réagir le marché en affichant seulement son souhait de le rééquilibrer pour parvenir à des prix justes ne le prouve-t-il pas? Reste à passer à l'action. Là, c'est une autre paire de manches. Certains experts émettent des doutes quant à une action concrète de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. «Je ne suis pas convaincu que l'Opep prépare une réduction (de sa production), je ne crois pas que ce soit ce qu'elle implique», a déclaré Bart Melek, chez TD Securities. «Cela fait plusieurs mois qu'on entend l'Opep dire qu'elle est prête à parler à d'autres producteurs, mais quand elle est incapable de parvenir à un consensus dans ses propres rangs, la probabilité qu'elle arrive à coordonner une réduction de la production avec des pays non membres de l'Opep semble faible», a asséné Matt Smith, de Clipper Data. Est-ce la raison pour laquelle le baril a marqué une halte qui a débuté mardi? Le baril avait commencé par céder près de 4 dollars sous la violente contraction de l'activité manufacturière en Chine au mois d'août confirmant l'essoufflement persistant de la seconde économie mondiale, deuxième plus grosse consommatrice de pétrole au monde de surcroît. «C'est le début du mois, on a vu déferler les statistiques économiques, et des mauvais chiffres sur l'activité économique à commencer par la Chine, donc (...) on voit de l'aversion au risque ce matin», avait fait remarquer M. Smith. Cette tendance baissière s'est poursuivie le lendemain sur le marché londonien. Hier, vers 12h00 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 48,93 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Soit une baisse de 63 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance perdait 1,04 dollar à 44,36 dollars. Il était cette fois-ci sous l'emprise de l'annonce d'une importante hausse des stocks américains. «La chute des prix du pétrole est en partie attribuable aux statistiques de l'API sorties la veille qui ont fait état d'une hausse inattendue de 7,6 millions de barils des stocks de brut la semaine dernière», expliquaient les analystes de Commerzbank. Ils ont finalement augmenté de 4,7 millions de barils. Sous ces coups de boutoir, le baril demande à souffler. Il avait pourtant terminé la semaine dernière sur les chapeaux de roue. Sur sa lancée il a clôturé sa première séance hebdomadaire de manière époustouflante réalisant un gain de plus de 10 dollars en l'espace de trois «sessions». A New York, il avait gagné, lundi, 3,98 dollars à 49,20 dollars. Soit une hausse de 27,46% en trois séances. A Londres, il avait progressé de 4,10 dollars pour s'afficher à 54,15 dollars enregistrant une hausse de 25,52% pour le même nombre de séances. Le baril commençait à peine à sortir la tête de l'eau. Chinois et Américains ont décidé de le couler.