Les contestataires pourraient rejoindre Ennahda selon une source proche du parti. Rien ne va plus au sein du mouvement El Islah. La situation semble se compliquer davantage à mesure qu'approche la date du premier congrès du parti. La commission «de réconciliation» instaurée au lendemain de la démission des cinq membres du bureau national n'a pas réussi à endiguer la crise, qui a pris une nouvelle tournure avec la surprenante sortie des 12 députés qui ont exprimé leur soutien au groupe des «5 + 2». Hier encore, c'était au tour du vice-président du conseil consultatif, M.Boumedienne Mohamed, d'entrer en scène. Ce dernier dément formellement avoir été consulté par le président de cette instance, pour fixer la date de la tenue du conseil consultatif extraordinaire, annoncé pour le 18 novembre. M.Boumedienne qualifie ces informations «de mensongères et non fondées». «Aucun membre du bureau politique ou du conseil national ne m'avait contacté à ce sujet» précise-t-il. Notant que la tenue du conseil consultatif objet d'une grande polémique au sein du parti, Lakhdar Benkhelaf, député et bras droit de Djaballah a annoncé que le conseil se tiendra le 25 novembre. «Le parti n'a pas besoin de tenir un conseil consultatif extraordinaire», et d'ajouter que «il est impossible de le tenir à la date fixée par le président du conseil consultatif, sachant que le 18 novembre nous avons une réunion organique avec les 48 bureaux de wilaya dans le cadre de la préparation du congrès du parti». Mais selon un cadre d'El Islah, le président du parti a été pris de court par les membres du conseil consultatif. «Djaballah redoute les décisions du conseil consultatif extraordinaire». Boulahia réussira-t-il à tenir cette réunion, sachant qu'il a besoin de l'appui de la moitié des membres du conseil plus 1 voix (c'est-à-dire 63 personnes). Une mission qui s'annonce très difficile pour ne pas dire impossible de l'avis même des militants. Concernant le communiqué des 12 députés, M.Benkhelaf estime que la majorité des signataires ont été induits en erreur. «On leur a fait croire que c'est un communiqué de conciliation or, la situation est tout autre», précisera notre interlocuteur. Quelle place auront les contestataires au sein du parti? Selon M.Benkhelaf la direction du parti n'a pas encore pris de décision. Mais selon certaines sources proches de cette formation, nous apprenons que ces derniers pourraient bel et bien rejoindre Ennahada. «Des contacts sont en cours entre les deux parties pour coordonner les actions et étudier cette possibilité». «Les cadres qui ont défié Djaballah sont conscients qu'ils n'ont dorénavant aucune place au sein d'El Islah. Le président ne leur pardonnera jamais cette position». Toujours selon nos sources, ces contacts ne datent pas d'aujourd'hui. Notre interlocuteur ajoute que les 12 députés constituent une force à l'APN, sachant qu'ils peuvent faire un groupe parlementaire. Dans ce cas de figure, El Islah, qui compte 43 députés risquerait d'être sérieusement affaibli à l'APN.