L'aile de Mohamed Boulahia prépare «le premier congrès du mouvement». C'est l'heure de vérité pour Abdallah Djaballah, chef du Mouvement du renouveau national, tracassé, depuis quelque temps, par la mauvaise tournure qu'a prise la polémique au sein de son parti. La conférence nationale des élus, programmée pour demain, devra, à coup sûr, définir clairement les choses et éventuellement «réduire les spéculateurs au silence» si, bien évidemment, l'ex-porte-voix d'El Nahda réussit son coup. Cette rencontre est importante à plus d'un titre. C'est, en quelque sorte, une occasion pour le cheikh de «dire ses quatre vérités à ses rivaux redresseurs» qui ne cessent de revendiquer «l'inversion de la tendance». Les redresseurs d'El Islah s'embourbent de plus en plus dans la guéguerre au fur et à mesure qu'approche la date de la tenue de cette conférence nationale. Pour M.Benkhellaf Lakhdar, secrétaire national du MRN. chargé de l'organique, contacté hier par L'Expression Abdallah Djaballah demeure toujours à la tête de son parti et «il ne sera destitué qu'à la suite d'une décision émanant du congrès national d'El Islah». Sur un ton sérieux, notre interlocuteur ne s'attarde pas à annoncer la raison «exacte» de la tenue de cette conférence qui, d'après lui, s'inscrit dans le cadre de l'activité ordinaire des élus du parti. Donc, en guise de démenti, notre interlocuteur insiste sur le fait que ladite rencontre ne serait aucunement l'occasion pour Djaballah «de s'affirmer et de s'imposer» face à ses détracteurs qui ne cessent de lui reprocher une forte tendance à l'autoritarisme. «Forts de l'immunité parlementaire, trois députés exclus du parti continuent de verser dans la mauvaise plaisanterie, ignorant qu'à la fin de leur mandat, le MRN leur demandera des comptes», assure-t-il, comme pour les mettre en garde. M.Benkhellaf Lakhdar fait sans doute allusion aux plaintes introduites à l'encontre de ces trois personnes accusées, selon notre interlocuteur, de «falsification de documents». En tout cas, «le ministère de l'Intérieur est au courant de la nouvelle configuration du parti, en application de l'article 20», poursuit M.Benkhellaf, soulignant, sur sa lancée, qu'en référence à cette disposition, l'activité des «soi-disant redresseurs» est illégale. Alors que Djaballah prépare sa rencontre avec les élus, l'aile de Mohamed Boulahia s'est réunie, dimanche dernier, dans le but de préparer «le premier congrès du mouvement d'El Islah». Une démarche qui, certainement, ne sera pas la bienvenue dans la maison Djaballah. Dans une correspondance adressée hier à notre rédaction, signée par Djamel Ben Abdeslam, de la commission nationale chargée de la préparation du premier congrès du parti, l'on a mis en exergue les principaux chapitres débattus lors de ladite réunion des «redresseurs». Il s'agit d'élaborer un programme pour l'installation des autres comités des wilayas, la programmation des congrès de wilaya pour les deux semaines qui viennent, la programmation de rencontres avec les autres formations politiques et enfin le développement de la situation dans la maison El Islah. Justement, sur ce point précis, l'on a annoncé, sans hésitation, la démission de M.Abd El Baki Kamel, l'un des alliés du Cheikh et désormais le dernier à claquer la porte. Les divergences sont manifestement persistantes et la situation se développe, paraît-il, assez rapidement. Le prochain épisode est à imaginer et, éventuellement, la conférence nationale des élus annoncera une réponse à cette équation quelque peu difficile à résoudre.