La secrétaire général du PT a critiqué avec virulence Abdelatif Benachenhou. Le siège du PT a abrité hier une conférence de presse animée par Louisa Hanoune, qui s'est expliquée sur le rejet par sa formation de la loi de finances 2005. D'entrée de jeu, elle a fustigé le ministre des Finances auquel elle reproche de ne pas entrevoir les engagements du président dans son texte adopté ce lundi par la chambre basse. En félicitant les députés qui ont «par un vote majoritaire rejeté certaines mesures impopulaires fait preuve de nationalisme». Cependant, elle n'exclut pas le fait que Benachenhou a réussi à faire passer «les choses les plus importantes» qu'elle juge «dangereuses». «Benachenhou, dit-elle sur un air moqueur, a déclaré avec mépris et arrogance que les députés n'ont pas compris les défis». «Pour notre part, ajoute-elle, nous avons approuvé l'article sur l'interdiction de l'importation des vins par principe car cette loi est dictée par l'OMC et nous refusons de nous plier aux exigences de cet organisme.» Elle décrochera d'autres flèches, à l'adresse du ministre des Finances, en l'enfonçant davantage. «Le ministre, a-elle commenté, ne fait qu'appliquer les directives du FMI qui l'a d'ailleurs félicité récemment», a-t-elle fait remarquer non sans une pointe d'ironie. Benachenhou avec sa politique tourne le dos aux valeurs de la révolution algérienne. Expliquant le choix du rejet en bloc du texte du grand argentier du pays, l'oratrice a émis des critiques acerbes. «Le groupe parlementaire du Parti des travailleurs a mis en évidence et dénoncé la supercherie du ministre des Finances qui, sous le couvert d'une enveloppe globale portant sur les lois de finances jusqu'à 2009, assimile le budget d'équipement souscrit dans la loi-proposition du chef de l'Etat promettant 50 milliards de dollars d'investissement dans les cinq années à venir ! Ce tour de passe-passe fera des réserves de change évaluées à 40 milliards de dollars. Un fonds qui sera utilisé à d'autres fins décidées ailleurs, cet argent étant domicilié à l'étranger. Quant au fonds de régulation des recettes qui contient 525 milliards de dinars, il sera utilisé, tout particulièrement pour le paiement anticipé de la dette extérieure, dont tout le monde sait qu'elle a été déjà payée trois fois. Pourtant des réserves ont été exprimées clairement par le président à Johannesburg qui a assimilé la dette extérieure à un moyen privilégié de pillage des pays dits du tiers monde. Les réponses du ministre des Finances ont confirmé que l'acharnement et l'obstination du ministre à vouloir en finir avec l'intervention de l'Etat pour préserver l'économie nationale et le pouvoir d'achat de l'immense majorité , ce qui a valu des félicitations de la délégation du FMI en visite à Alger annonce un tournant majeur lourd de conséquences pour la nation», a-t-elle souligné. Enchaînant sur les privatisations des 1200 entreprises publiques décrétées par le chef du gouvernement, Louisa Hanoune a tiré la sonnette d'alarme sur les pertes d'emplois qu'engendrerait une telle démarche. Pour elle les opérateurs économiques nationaux qui ont applaudi cette décision se font des illusions. «Si le patronat croit qu'il va être privilégié», il se trompe, il n'aura pas une miette, les transactions se feront avec les multinationales. Cela a déjà commencé mais on l'a caché au peuple. La dame du PT a révélé qu'«il y a dix jours, Ispat a fusionné avec une firme américaine». Les hommes liges de Bouteflika ont été au centre de tirs nourris de la part de la porte-parole du PT même Boukrouh a eu sa part de remontrances à qui elle demande de regarder les Algériens dans les yeux et leur dire la vérité. Quant à Chakib Khelil, elle le soupçonne d'être pressé d'assécher les puits de pétrole. La pasionaria a également passé en revue les questions brûlantes de l'actualité nationale et internationale. L'amnistie générale qu'elle conditionne par l'assainissement de la crise politique, la guerre en Irak, la succession à la tête de l'OLP, les guerres fratricides en Afrique et le conflit du Sahara occidental. A ce propos elle a affirmé que sa formation «rejette le plan Baker qui vise la division du Maghreb».