L'Allemagne va être «changée» par l'afflux massif de migrants, a estimé hier la chancelière Angela Merkel, qui a promis de travailler pour que ces changements soient «positifs» pour le pays. «Ce que nous vivons est quelque chose qui va continuer de nous occuper dans les années à venir, nous changer, et nous voulons que le changement soit positif et nous pensons que nous pouvons y arriver», a-t-elle déclaré à la presse. Evoquant un week-end «saisissant et émouvant», qui a vu l'arrivée en Allemagne de quelque 20.000 réfugiés venus pour beaucoup de Syrie, la chancelière conservatrice s'est «réjouie que l'Allemagne soit devenue un pays avec lequel les gens associent de l'espoir, c'est quelque chose de très précieux si on regarde notre histoire». Mme Merkel a toutefois appelé à un «effort de l'Union européenne». «Nous ne viendrons à bout de la tâche qu'au moyen de solidarité européenne». «L'Allemagne, l'Autriche et la Suède ne peuvent pas être les seuls pays qui accueillent des réfugiés», a renchéri le vice-chancelier et ministre de l'Economie, le social-démocrate Sigmar Gabriel, lors de la même conférence de presse. Mme Merkel, M. Gabriel et le président du troisième parti qui compose la coalition au pouvoir à Berlin, le Bavarois Horst Seehofer, se sont mis d'accord dans la nuit sur une nouvelle enveloppe financière de 6 milliards d'euros pour l'accueil et l'intégration des réfugiés, dont 3 milliards d'euros seront versés aux Etats régionaux et aux communes. L'Allemagne, première économie européenne, attend cette année 800.000 demandeurs d'asile.