Deux mois après la rentrée sociale, aucun secteur n'a été épargné par les perturbations. Systématiquement l'ensemble des secteurs d'activité ont été ébranlés par des actions de protestation. L'éducation, le transport, la santé, le port, la formation professionnelle, l'université...la liste est encore longue et rien n'indique que la situation va en s'améliorant car tous ces mouvements n'ont suscité aucune réaction des responsables concernés qui, comme d'habitude, se sont confinés dans leur mutisme. A l'exception de l'APW qui, à chaque remous, se fait auteur d'une déclaration, mais sans plus, le reste des acteurs politiques sont inscrits aux abonnés absents. L'université de Béjaïa est l'une des institutions qui est parti pour connaître une année de perturbation. Après les nouveaux étudiants qui ont marqué cette fin de la semaine par une colère, c'est au tour du Cnes et du Snapap, nouveau couple de contestation de sortir de sa réserve pour menacer de recourir de nouveau à un débrayage. Auparavant, la coordination intersyndicale (Cnes-Snapap) a convenu de se concerter avec la base, via des assemblées générales, à l'effet de décider des actions à mener après l'Aïd. Un avertissement en fait, qui explique que rien n'a été réglé après les deux journées de protestation du 10 et 11 octobre dernier. Mais plus encore, ce sont les propos du recteur tenus sur les ondes de Radio Soummam qui semblent irriter les professeurs et les travailleurs. Dans la déclaration sanctionnant la réunion de travail de la coordination intersyndicale, il est noté que «ces propos sont indignes d'un recteur». Reprenant mot à mot «formatage» et «devirussage des enseignants, l'illégalité de la revendication du logement», les rédacteurs du document de l'intersyndicale jugent que «la seule instance compétente pour juger de la légalité d'une grève est la justice», allusion à la déclaration du recteur à propos du mouvement de grève du mois passé. Les ponctions sur les salaires qui ont suivi ont fait également l'objet de dénonciation dans le même document. Jugées en contradiction avec les lois, ces «ponctions ont été effectuées d'une manière ciblée» estiment les syndicalistes qui rappellent à ce sujet les propos du recteur tenus lors d'une grève en 1998, alors qu'il était enseignant. Le Cnes et le Snapap qui promettent de revenir très bientôt à la charge, soutiennent qu'«aucune intimidation ne les fera renoncer à leurs droits», allusion faite «à la couverture avec caméra des rassemblements, la présence de l'huissier de justice et les intimidations», autant de griefs portés à l'endroit du recteur de l'université de Béjaïa.