Deux semaines après la réélection de George W.Bush, un vent de remaniement souffle sur l'équipe sortante. Après le ministre de la Justice John Aschcrof qui a démissionné en début de semaine dernière, c'est au tour du secrétaire d'Etat, Colin Powell, l'un des piliers de la politique de l'administration Bush, de demander à être libéré de ses fonctions. De fait, les choses semblent se précipiter du fait que le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McClellan, peu après l'annonce de la démission de M.Powell, a déclaré que la Maison-Blanche allait annoncer la démission de quatre membres de l'équipe gouvernementale du président George W.Bush. M.McClellan n'a pas précisé les noms des membres concernés, mais a déclaré: «J'en attends quatre aujourd'hui» (hier), dont l'annonce pouvait se faire en soirée d'hier, vu le décalage horaire. Ces membres démissionnaires quitteront immédiatement le gouvernement. Il pourrait s'agir, outre les deux personnalités citées plus haut, au moins du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, dont il a été question de son départ, ces dernières semaines en cas de réélection de Bush pour un second mandat. Toutefois, quoique attendue, c'est la démission de Colin Powell, qu'il a présentée hier au président Bush, qui surprend le plus, d'autant plus que le même jour, un porte-parole du département d'Etat faisait part du souhait de M.Powell de rencontrer la nouvelle direction palestinienne, après la mort, la semaine dernière, du président Yasser Arafat, certes à une date et dans un lieu encore indéterminés au Proche-Orient. Plus surprenant, le département d'Etat annonçait la semaine dernière que Colin Powell se rendrait au Chili demain (mercredi) pour prendre part au sommet du Forum de coopération économique en Asie-Pacifique (Apec), puis en Egypte, pour la conférence internationale sur l'Irak prévue les 22 et 23 novembre. C'est dire que le secrétaire d'Etat américain avait établi un calendrier pour les prochains jours et semaines, dans la perspective des tâches qui l'attendaient au niveau international. Du moins, sachant son désir de quitter l'équipe Bush, auquel il avait déjà présenté une démission en février dernier, il était attendu que M.Powell demeure au poste au moins jusqu'à l'investiture, le 20 janvier, de M.Bush dans son second mandat. Alors que s'est-il passé dans la journée d'hier qui voit Colin Powell démissionner avec départ immédiat? La question n'a pas pour le moment des réponses, à moins de se lancer dans des spéculations, mais sans doute que Colin Powell aura à expliquer son départ précipité dans les jours à venir.