«Il est inconcevable, inadmissible et révoltant de constater que des marins puissent, de nos jours, périr noyés, à quelques mètres du port.» Les membres du Syndicat national des officiers de la marine marchande (Snommar), semblent abattus par «l'ampleur de la catastrophe» qui s'est produite, samedi dernier, au port d'Alger. Contacté par nos soins, M.Saïd Zermoune, président du Snommar, n'a pas pu dissimuler à la fois son émoi et sa consternation quant au drame qui a coûté la vie à plusieurs marins. Interrogé sur les circonstances dans lesquelles l'accident est survenu, notre interlocuteur se garde, au moins pour l'heure, de faire le moindre commentaire. Cependant, une rencontre a eu lieu hier, entre les officiers du Snommar et leurs collègues de la Compagnie nationale algérienne de navigation (Cnan). Un autre rendez-vous aura lieu aujourd'hui, entre les deux parties afin, dit-on, de débattre la question liée aux circonstances dans lesquelles le «malheur» est survenu. Les deux entrevues devront déboucher sur un point de presse au cours duquel «des explications et des éclaircissements seront donnés aux journalistes».L'accident, a-t-il expliqué, est «dû incontestablement aux intempéries marquées par un vent violent et de très hautes vagues». Toutefois, ce qui est inadmissible aux yeux de notre interlocuteur, c'est le fait que l'accident ait fait des victimes dans l'enceinte portuaire. Selon lui, des pertes en vies humaines auraient pu être évitées. «Il est inconcevable, inadmissible et révoltant de constater que des marins puissent, de nos jours, périr noyés, à quelques mètres du port, devant l'impuissance avérée des responsables en charge de leur porter assistance», a-t-il regretté. En outre, M.Saïd Zermoune, sans porter atteinte à une quelconque instance, dit qu'une enquête s'impose d'ores et déjà pour faire la lumière sur l'état de navigabilité des navires qui se sont retrouvés en difficulté près du port d'Alger. «Il est de notre devoir d'exiger la mise en place d'une commission d'enquête qui sera chargée de faire la lumière sur toutes les défaillances et irrégularités ayant engendré ce drame qui peut être imputé exclusivement au mauvais temps», mentionne-t-on également dans un communiqué adressé, hier, à notre rédaction. En sus, en cas de conditions météorologiques défavorables, un bulletin d'alerte doit être émis et transmis à tous les équipages à bord et même ceux débarqués. Selon les explications du porte-voix du syndicat des officiers de la marine marchande, la question est au coeur des controverses sur le point lié à la maîtrise de la situation. Notre interlocuteur préfère garder des réserves, du moment que, juge-t-il, la rencontre prévue avec ses collègues de la Cnan n'a pas encore eu lieu. Par ailleurs, il paraît que des révélations seront faites dans les tout prochains jours, à en croire les dires de M.Zermoune. Selon les mêmes déclarations, même si notre interlocuteur le dit indirectement, un laisser-aller pourrait être à l'origine de la catastrophe. Pour ne pas verser dans la polémique, le président du Snommar, promet une rencontre avec les journalistes, prévue pour demain, au cours de laquelle les choses seront expliquées plus clairement.