Le Nepad a suscité l'intérêt des pays riches qui l'ont soutenu et intégré dans l'agenda du G8. Une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernements africains participeront à une réunion du Nepad, le 23 novembre à Alger. Cette rencontre, 12e du genre, intervient après celle qui a eu lieu fin octobre à Johannesburg où, rappelons-le, les avis ont divergé sur l'efficacité des actions entreprises sur le terrain pour réduire la pauvreté en Afrique. Autant le président sud-africain semblait satisfait des résultats obtenus après quelques années de pratique du Nepad, autant le chef de l'Etat sénégalais avait affiché ouvertement sa déception de voir l'essentiel des objectifs du plan en question loin d'être atteint. Les sommets, à l'image de celui qu'accueille la capitale algérienne sont justement destinés à faire le point sur l'état d'avancement de l'initiative africaine de lutte contre la pauvreté et le sous-développement. Lancé à l'issue du Sommet d'Alger de l'OUA en 1999, le nouveau partenariat pour le développement en Afrique, qui a vu le jour officiellement en 2001, a suscité un intérêt des pays riches qui l'avaient soutenu et intégré dans l'agenda du G8. En effet, les cinq pays africains qui pilotent l'initiative (Algérie, Afrique du Sud, Nigeria, Sénégal et Egypte), ont participé à plusieurs sommets des nations les plus industrialisées. Il en est sorti un ensemble de recommandations, sur un certain nombres de projets concrets à lancer dans le cadre du désenclavement de régions africaines, et des actions de lutte contre le sida, notamment. A charge pour les pays africains d'opter pour la «bonne gouvernance». Pour ce faire, les pays africains ont institué, en février dernier, le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (Maep). Lequel tiendra sa deuxième réunion parallèlement au Sommet sur le Nepad. Sa fonction première est de servir de système d'évaluation collégial de cette «bonne gouvernance». D'où une réelle volonté de la part des responsables du continent noir de se prendre sérieusement en charge, quitte, pour ce faire, à se critiquer mutuellement sur la gestion politique et économique des pays africains. C'est justement sur ce chapitre que les choses ne semblent pas aller comme on l'aurait souhaité. En effet, les nombreux foyers de tension que connaît le continent africain ne sont certainement pas de nature à donner la meilleure image du Nepad qui, en plus de sa portée économique certaine, a une dimension politique non négligeable. L'instauration de la démocratie et autres libertés d'expression et individuelles constituent, en effet, un axe essentiel de la bonne gouvernance. Cela dit, le Sommet d'Alger du Nepad et la réunion du Maep sont autant de rendez-vous où l'on est censé faire le point sur l'évolution des réformes politiques et économiques au sein des pays de l'Union africaine, une organisation qui fait, elle aussi, une large place au Nepad.