En somme, au-delà de sa symbolique éminemment politique, en raison du niveau de la participation, le sommet d'Alger doit déboucher sur des initiatives concrètes. Près d'une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement prendront part au sommet du comité des chefs d'Etat pour la mise en oeuvre du nouveau partenariat de développement de l'Afrique, prévu les 22 et 23 novembre en cours à Alger. Il s'agit de la réunion du comité directeur du Nepad, prévue dimanche. Le sommet d'Alger, prévu le 23 novembre se tiendra en deux réunions séparées. C'est la 12e réunion du comité des chefs d'Etat et de gouvernement pour la mise en oeuvre du Nepad et de la seconde réunion du forum des chefs d'Etat et de gouvernement des pays participant au Maep. Déjà, la résidence El Mithaq a abrité, hier, les travaux de l'atelier africain sur la gouvernance. L'atelier qui durera deux jours, s'inscrit dans le cadre des préparatifs de la réunion au sommet. Lequel sommet sera précédé par la réunion du comité directeur du Nepad prévue, aujourd'hui et par la 8e réunion du panel des éminentes personnalités du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (Maep), prévue les 21 et 22 du mois en cours. Un mécanisme auquel ont d'ores et déjà adhéré 23 pays africains. La rencontre de mardi prochain, dont l'objectif est d'établir un bilan du Nepad et d'insuffler une nouvelle dynamique à ce partenariat, intervient un mois après la tenue les 22 et 23 octobre dernier à Johannesburg (Afrique du Sud) de la réunion sur le dialogue des parties prenantes du Nepad. A noter que le Nepad a pour principes la bonne gouvernance comme exigence pour la paix, la sécurité et un développement socio-économique et politique durable. Toutefois, au-delà des voeux exprimés par les chefs d'Etat du Nepad, à savoir la résorption des fléaux qui touchent le continent, en particulier les pandémies et le problème de gouvernance, la réalité est on ne peut plus complexe. Dans son intervention, lors du dernier sommet de Johannesburg, le chef de l'Etat a estimé que le soutien international à la lutte contre la pandémie du sida reste loin de répondre à l'ampleur des besoins. Il note que les besoins en financement se chiffrent à 22 milliards de dollars/an jusqu'à 2007 alors que les fonds mobilisables ne dépassent guère la moitié de la somme. Dans ce cadre, les relations entre les pays du Nepad et le G8 restent à définir, sachant que le problème principal qui entrave les politiques de développement dans les pays africains demeure la lenteur ou parfois, même le refus de certains pays riches d'aider ces pays à régler le fardeau de la dette. Dans la plupart des cas, ces pays éprouvent d'énormes difficultés pour obtenir la reconversion de leur dette extérieure en investissements. Ce, même si à l'occasion du 3e anniversaire du Nepad, l'Union européenne et les Etats-Unis d'Amérique s'étaient engagés à accroître l'assistance au développement de douze milliards de dollars à partir de 2006. Une enveloppe insuffisante eu égard aux exigences accrues du développement en Afrique. Par ailleurs, l'augmentation de l'aide au développement qui est passée de 16 milliards de dollars en 2001 à 22 milliards de dollars en 2002 ainsi que l'octroi par la Banque mondiale d'une aide de 500 millions de dollars destinés à la recherche agricole, demeurent des apports dérisoires. En somme, au-delà de sa symbolique éminemment politique, en raison du niveau de la participation, le sommet d'Alger doit déboucher sur des initiatives concrètes. A condition, bien sûr que les «partenaires» du G8 apportent une «contribution» conséquente.