Il est à se demander si l'Algérie n'est pas poursuivie par un mauvais «sort», sinon comment expliquer que tous les grands chantiers entamés ne soient jamais finis dans les délais impartis, le paiement électronique en est le parfait exemple... Le paiement électronique encore une fois renvoyé aux calendes greques! La généralisation de ce mode de paiement qui devait se faire en 2007, traîne encore. Mouatassem Boudiaf, DG du Groupement d'intérêt économique (GIE) monétique, a fait savoir que cela risquerait encore de prendre du temps pour ne pas faire les choses dans la précipitation. Le DG de l'organe créé par les banques pour assurer la diffusion, la promotion et la normalisation du système monétique soutient dans ce sens que cela est repoussé à 2016! Un énième report qui intervient dans un moment crucial pour notre économie en crise qui veut s'assainir et retrouver plus de transparence. Mais voilà, sans le paiement électronique cette mission est très difficile à réaliser! Car il faut avouer que demander aux Algériens de bancariser leur argent sans leur donner le moyen de ne plus être obligés à transporter avec eux du liquide, c'est comme demander à un aveugle de regarder! Le chèque classique qui a déjà fait son temps, n'est pas pratique. Sans la carte de paiement on est donc obligé à chaque fois d'aller retirer son argent, ce qui n'est pas pratique et revient au même. On tourne dans une coquille vide et la «chkara» n'est pas près de disparaître! Le paiement électronique peut aussi contribuer grandement au développement d'autres secteurs tel que le tourisme dont le e-paiment et la e-reservation sont devenus une obligation, au même titre que les infrastructures touristiques. Le paiement électronique est-il la porte ouverte aux cartes de crédit. Dans le contexte actuel où le crédit à la consommation va être relancé, pour ce qui est de la production nationale, les cartes de crédit pourraient bien être une déclinaison moderne de ce type de consommation. Elles permettront incontestablement de relancer la consommation du produit national. En ces temps de crise, ce type de carte est également un moyen efficace pour aider les foyers à boucler leurs fins de mois, et en parallèle relancer la consommation, particulièrement si ces crédits sont limités aux produits locaux. Ce sera certainement un bol d'air pour les foyers qui n'arrivent plus à tenir jusqu'à la fin du mois avec la cherté de la vie actuelle. La carte de crédit pourrait aussi être un moyen efficace pour instaurer la culture du paiement par carte chez nos citoyens, qui permet, faut-il le rappeler, une meilleure traçabilité des transactions financières. Elle pourrait fidéliser les clients à ce mode de paiement électronique qui leur offrira des achats à crédit, ce qui obligera les commerçants à s'adapter en s'équipant des terminaux nécessaires pour le paiement électronique, et faire ainsi définitivement disparaître la «chkara». Néanmoins, la ma-lédiction des reports semble encore frapper ce mode de paiement qui connaît déjà un retard de sept longues années. Il est donc à se demander si l'Algérie n'est pas poursuivie par un mauvais «sort». Sinon comment expliquer que tous les grands chantiers entamés ne soient jamais finis dans les délais impartis? C'est évidemment un euphémisme mais cette «maladie» chronique qui touche le pays commence à être grave. Et les solutions concrètes tardent à arriver. Le e-paiement n'est en effet qu'un exemple parmi tant d'autres de cette «fatalité» qui s'acharne sur le pays. On peut aussi citer la relance du crédit à la consommation maintes fois reporté, la révision de la Constitution, l'autoroute Est-Ouest qui ne voit pas encore le bout du tunnel, le métro et le tramway qui ont eu des «accouchements» difficiles... Qui a donc la bonne «rokia» pour le pays?