Assistera-t-on à un transfert de savoir-faire? L'accord de partenariat signé entre l'entreprise Arco Fina et FAW Algérie est un investissement qui mobilisera 5 milliards de dinars pour une production initiale de 10.000 véhicules par an. En visite en Algérie la semaine dernière, l'ambassadeur de Chine Yang Yuanggu, a fait part de la volonté de son pays de renforcer les relations algéro-chinoises, notamment dans le domaine de l'investissement. A cet effet, le diplomate annonce la création d'une usine de montage de véhicules utilitaires et révèle que dans ce sens, les négociations vont bon train et semblent atteindre un point très avancé. En effet, l'accord de partenariat signé entre l'entreprise Arco Fina et FAW Algérie est un investissement qui mobilisera 5 milliards de dinars, pour une production initiale de 10.000 véhicules par an et engendrera la création de 1000 emplois directs à son démarrage. Pour le premier partenaire économique de l'Algérie, il s'agit de renforcer sa présence sur le sol algérien et ce, en se déployant en dehors du domaine du bâtiment, où il est devenu le leader incontesté et ce, depuis le lancement des différents programmes de construction de logements et d'infrastructures en Algérie. D'autre part, la concurrence imposée par l'implantation des grandes marques automobiles françaises, ne laisse pas réellement le choix au géant asiatique. Il est à rappeler qu'en plus de l'entrée en production de l'usine Renault de Tlélat, plusieurs autres projets dans le domaine sont lancés. A l'image de l'usine Iveco qui sera implantée à Bouira et dont la signature du partenariat est prévue pour le mois prochain, ainsi que l'usine de fabrication de véhicules Mercedes Benz à Tiaret et ce, sans oublier les négociations en cours pour l'implantation du constructeur automobile PSA Peugeot. Pour les observateurs, le vrai défi réside dans l'engagement effectif de l'entreprise chinoise dans la production nationale. Les effets de partenariat qui ne portent que sur le montage, ne sont pas à l'avantage de l'Algérie. Et pour cause, le manque cruel de fabrication de pièces détachées et d'accessoires pénalise lourdement l'émergence de PME dans ce domaine. D'autre part, la plus-value et les bénéfices engrangés par ce genre de partenariat sont au profit des partenaires étrangers. Cela sans parler des normes de sécurité et de confort, qu'on n'alloue pas encore aux véhicules chinois. Par ailleurs, les discussions se poursuivent également dans plusieurs autres domaines selon l'ambassadeur chinois. M.Yang Yuanggu, l'a annoncé récemment, les Chinois conscients que les orientations économiques actuelles tendent à mettre en priorité les investissements qui permettent à l'économie algérienne de sortir de la dépendance des hydrocarbures, ambitionnent d'investir dans la fabrication de matériels de chemins de fer, et dans les panneaux solaires. A ce sujet, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué lors d'une réunion algéro-chinoise en avril dernier que «par l'ampleur de son ambition de développement, la Chine recèle de multiples opportunités pour nouer des partenariats gagnant-gagnant avec les opérateurs économiques algériens dans la construction de logements, d'infrastructures de base ainsi que dans les domaines de l'industrie, de l'agriculture, du tourisme, de l'énergie, des technologies de l'espace, du numérique et de la formation». En somme, il va sans dire que le marché algérien représente une convoitise certaine pour les investisseurs étrangers et constitue un accès privilégié vers le marché africain, devenu le nouvel eldorado des grandes puissances économiques. Pour les observateurs, c'est sur cette base que l'Algérie doit construire sa stratégie de négociation. Autrement dit, il s'agit de préparer le terrain et de favoriser l'implantation d'unités de production, qui impliqueront les PME algériennes dans cette dynamique et leur donneront l'opportunité de participer de façon essentielle à une intégration à un taux conséquent.