Le patron du FCE Après avoir appelé à l'ouverture de tous les secteurs au privé, le FCE identifie les priorités et appelle le gouvernement à marcher sur ses pas. Le FCE est sur tous les fronts. Dans un discours prononcé à Londres, le jeudi 8 octobre, à l'occasion d'une conférence sur le partenariat algéro-britannique, le président de cette organisation patronale, Ali Haddad, a relevé trois secteurs stratégiques sur lesquels il convient de réorienter en priorité l'économie nationale. Il s'agit de l'agro-industrie, de la pétrochimie et des nouvelles technologies de l'information et de la communication. En effet, selon lui, ces trois secteurs sont les plus à même de permettre à l'économie algérienne d'émerger dans le contexte actuel. Au sujet de l'agro-industrie, Ali Haddad a édclaré que le développement de ce secteur vise principalement à «résorber la question de la sécurité alimentaire». Le secteur de l'agro-industrie, le FCE a eu à plusieurs reprises à le définir comme stratégique et à le classer parmi les priorités de l'heure. C'est ce que relève notamment Laïd Benamor, président de la Cacui et vice-président du FCE, à chacune de ses sorties publiques. Ali Haddad a également identifié la pétrochimie comme un secteur à haute valeur ajoutée. «Il convient d'investir dans la pétrochimie pour profiter de la valeur ajoutée provenant de la valorisation de nos hydrocarbures», a-t-il insisté. Dans ce sens, il est utile de rappeler que le FCE revendique depuis l'installation d'Ali Haddad à sa tête, l'application de l'article 37 de la Constitution qui plaide pour la libre entreprise et l'ouverture de tous les secteurs au privé national. «Des réformes structurelles profondes s'imposent. Partant de là, l'accès du privé algérien aux marchés du secteur de l'énergie est aujourd'hui souhaité. La conjoncture défavorable doit être un catalyseur pour booster le secteur privé qui est aujourd'hui doté d'outils performants et jouit d'un savoir- faire qui le prédispose à aller vers les activités du secteur de l'énergie. Cette conjoncture offre des opportunités nouvelles au privé national pour prendre part à l'ouverture de plus en plus importante des marchés mondiaux de l'énergie. Pour ce faire, il s'agit de placer le débat sur les attentes des PME/PMI du secteur privé national et leur volonté de participer au développement du secteur de l'énergie, dans un schéma de croissance soutenue qui se distingue par l'agilité de ses entreprises et leurs spécialisations. Cela devrait nous amener à une transition vers un nouveau modèle: le passage du privé dans le secteur de l'énergie est un facteur inclusif pour stimuler le potentiel des ressources nationales disponibles», écrit-on dans le plaidoyer que le FCE a remis au Premier ministre, il y a quelques semaines. En fait, le patronat ne cache nullement sa volonté de voir l'Etat ouvrir le secteur de l'énergie au privé même si, dans tous les milieux officiels et certains milieux politiques conservateurs, cette question demeure un tabou. Ali Haddad a aussi parlé des technologies de l'information et de la communication (TIC). Le FCE plaide, a-t-il précisé, pour le développement de ce secteur «pour augmenter l'impact transversal et structurant des nouvelles technologies dans toutes les sphères administrative, économique et socioculturelle d'un pays». Cette recommandation du Forum des chefs d'entreprises entre dans le cadre de la modernisation de l'administration et pour répondre aux exigences d'une tertiarisation chaque jour plus poussée de l'économie. Le président du FCE a, par ailleurs, évoqué d'autres secteurs «importants» qui doivent retenir l'attention des autorités publiques et des patrons, à savoir les petites industries, les services «à haute technologie et au degré d'intégration exponentiel», ainsi que le tourisme et les énergies renouvelables. En plus de ces trois points, Ali Haddad a saisi l'occasion pour appeler les investisseurs britanniques à s'orienter vers l'Algérie pour la faire bénéficier de leur savoir-faire.