Il a soutenu le principe du référendum sur le Sahara occidental. «L'Otan est prête à aider l'Algérie pour la ‘‘professionnalisation'' de son armée pour peu que son gouvernement le demande», a indiqué M.Japp de Hoop Scheffer, secrétaire général de l'Otan. Dans une conférence-débat animée au Palais des nations jeudi dernier, M.Scheffer a tenu à saluer le «choix stratégique» de l'Algérie qui a opté, selon lui, pour «la coopération avec les grandes institutions européenne et euro-atlantique, dont l'Otan». Devant une assistance constituée d'officiers supérieurs de l'armée, de délégations ministérielles, de députés et de sénateurs, M.Scheffer est revenu longuement sur le processus de Barcelone en soulignant que l'Algérie a joué un rôle extrêmement actif depuis qu'elle a rejoint le dialogue euro-méditerranéen en 2000. «L'Algérie a su faire entendre sa voix et le moment est arrivé pour asseoir un partenariat» véritable, a-t-il souligné en indiquant qu'une telle démarche est dans l'intérêt de tous. Très «pragmatique», l'ancien ministre des Affaires étrangères de la Finlande a déclaré que la coresponsabilité est un principe directeur du dialogue euro-méditerranéen et que pour cela une confiance mutuelle doit régner. Pour lui, le partenariat pour la sécurité dans le Bassin méditerranéen, dont l'Otan coordonne les activités au sens large, doit être une «combinaison de dialogue, de respect régional et de défis communs». M.Scheffer ne révélera pour l'heure que les grandes lignes, à savoir les «échanges de renseignements, des manoeuvres militaires communes et d'éventuelles opérations conjointes pour le maintien de la paix». A ce sujet, il a tenu à rappeler que lors du sommet de l'alliance, organisé en juin dernier en Turquie, les membres de l'organisation avaient décidé d'établir une étroite coopération avec l'Algérie et les autres pays du dialogue méditerranéen. «Il faut consolider le dialogue en vue de développer davantage la coopération avec les partenaires méditerranéens», dira-t-il en signalant que le conflit israélo-palestinien ne devrait pas constituer un blocage dans le dialogue initié. Le secrétaire général de l'Otan exhortera, à ce propos, aussi bien les Palestiniens que les Israéliens à ouvrir un «dialogue sérieux» et relancer la feuille de route. Néanmoins, M.Jaap de Hoop Scheffer a estimé que le conflit du Proche-Orient ne doit pas constituer un blocage dans les relations euro-méditerranéennes, en soutenant que le processus de paix en Palestine est important aux yeux de l'Otan. Abordant les relations de l'alliance avec les pays membres du dialogue, le conférencier a souligné l'importance qu'a joué le Bassin méditerranéen à travers l'histoire. «Aujourd'hui plus que jamais, nous devons faire front ensemble contre les nouvelles menaces, notamment le terrorisme, le trafic d'êtres humains et la prolifération des armes de destruction massive». A cet effet, il évoquera la participation de l'Algérie à l'opération maritime antiterroriste baptisée «Active Endeavour» de l'Otan, indiquant au passage que les ministres des Affaires étrangères membres du dialogue devraient se réunir le 8 décembre prochain pour plus de concertation et de consolidation du dialogue lancé, dira-t-il, il y a dix ans. En ce qui concerne le programme scientifique de l'Otan, M.Scheffer l'a qualifié de «programme important». Le conférencier n'exclut pas la participation de notre pays dans ce programme, «si l'Algérie le souhaite, bien évidemment», a tenu à préciser le conférencier. Dans une conférence de presse animée conjointement avec le ministre des Affaires étrangères, M.Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général de l'Otan, en réponse à une question sur le «boitement» du processus de Barcelone, a indiqué au contraire, que des avancées considérables ont été atteintes dans la voie du dialogue euroméditerranéen. En ce qui concerne plus particulièrement le cas de l'Algérie, l'orateur précisera qu'il appartient aux autorités algériennes de décider sous quels aspects prendra forme ce dialogue. Là dessus également, M.Belkhadem restera muet en affirmant juste qu'il n'existe pas encore de demande précise de l'Algérie. Néanmoins, le chef de la diplomatie algérienne signalera que l'Algérie est en partenariat avec tous les pays dans le cadre des Nations unies pour lutter contre le terrorisme. Par ailleurs, l'ancien ministre des Affaires étrangères de la Finlande, qui maîtrise, à une virgule près, la langue française, a affirmé en ce qui concerne le Sahara occidental que le conflit doit être réglé dans le cadre des Nations unies. «L'Otan n'a pas de position sur ce conflit, mais toute solution doit être faite sur la base des résolutions des Nations unies», joignant ainsi la position de l'Algérie qui n'a de cesse de revendiquer justement cela, à savoir un règlement onusien du conflit qui oppose le Maroc et le Sahara occidental. Enfin, le SG de l'Otan qui effectue sa première visite à Alger depuis sa prise de fonction, a tenu clairement à préciser concernant les élections controversées en Ukraine, que si le Conseil de l'Europe atteste que ces élections présidentielles sont truquées, alors il faudrait tout revoir, sans violence... Il y a lieu de souligner que le secrétaire général de l'Otan a été reçu par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, et s'est longuement entretenu avec lui. M.Scheffer, sans trop vouloir entrer dans les détails, a indiqué que les discussions ont tourné autour de l'Irak, la Palestine et le Darfour (Soudan) en précisant que la lutte commune contre le terrorisme, les échanges de renseignements et la structuration des forces armées ont été abordés au cours des discussions. «Bouteflika jouit d'une grande expérience», conclut le conférencier.