En prévision du débat sur le projet de loi de finances 2016, le chef du groupe parlementaire du RND, M. Guidji, ne voit pas l'utilité d'un débat sur la situation économique. La situation de crise inquiète les élus du peuple. 63 députés représentant différentes formations politiques ont signé une pétition pour réclamer l'ouverture d'un débat général au sein de l'APN sur la situation économique du pays. La requête a été transmise, hier, au bureau de l'APN. Devant la chute des prix du pétrole et le recul des recettes de changes de l'Algérie et face à la dépréciation du dinar, les députés veulent faire la lumière sur ce sujet, en présence du gouvernement. À l'initiative de Lakhdar Benkhelaf, du parti El Adala, des partis de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) et le FNA, ainsi que le parti El-Moustakbel et AHD 54 ont soutenu cette démarche. Contacté par nos soins, M.Benkhelaf assure que le règlement intérieur de l'APN exige la signature de 20 députés pour faire une proposition. «En raison de l'absence des travaux au sein de l'APN depuis le 7 septembre dernier, nous n'avons pas pu prendre attache avec tous les députés en vue d'élargir cette action», a soutenu Lakhdar Benkhelaf. Ce dernier reste cependant sceptique sur l'aboutissement de cette requête. «Toutes les propositions faites par le passé ont été rejetées par le bureau de l'APN alors qu'elles répondaient à tous les critères fixés par le règlement de l'APN», a rappelé M.Benkhelaf, en citant le cas de la proposition portant sur l'ouverture d'un débat sur la corruption qui a été signé par plus de 27 formations politiques, mais en vain. Sans l'adhésion des partis de la coalition, il serait difficile pour ne pas dire impossible d'obtenir gain de cause. Les partis de la coalition refusent déjà cette idée de débat. Le chef du groupe parlementaire du RND, Mohammed Guidji avait déclaré à TSA que son parti «ne peut pas adhérer à cette initiative pour de multiples raisons». Il a rappelé d'abord que les partis de la coalition gouvernementale disposent de la majorité avec 300 députés. Ce n'est pas tout. En prévision du débat sur le projet de loi de finances 2016, le chef du groupe parlementaire du RND, M. Guidji, ne voit pas l'utilité d'un débat sur la situation économique. «L'opposition aura l'occasion, à partir du mois de novembre, de débattre avec les membres du gouvernement de toutes les questions économiques à la faveur de la présentation du projet de loi de finances 2016», a-t-il soutenu. Les députés FLN sont également de cet avis. Or, pour M.Benkhelaf cet argument ne tient pas la route. «Le débat sur le projet de loi de finances 2016 est une chose et la situation économique est une autre chose», a-t-il déclaré en précisant toutefois que «le premier est purement financier car il s'agit de débattre le budget de l'Etat et la situation économique porte sur l'analyse de tous les indices et les décisions prises par le gouvernement pour contrecarrer le choc de la baisse des prix». Le Parti des travailleurs n'est pas partant dans cette initiative. Bien qu'elle se dise favorable à l'ouverture d'un débat, la formation de Louisa Hanoune reste néanmoins convaincue du refus du gouvernement.