Mais ils savent pertinemment que leur requête n'aboutira jamais. Les députés des partis islamistes, continuent à s'agiter vainement à l' APN, alors que d'aucuns savent que la fonction législative et de contrôle de l'action gouvernementale par l'APN tourne à vide. Sachant pertinemment que leur requête n'aboutira jamais, les députés islamistes réclament l'ouverture d'un débat général dans une assemblée réputée de surcroît être une boîte d'enregistrement au service exclusif de l'Exécutif. Etant donné le rôle voué à la chambre basse, il y a lieu de douter de la suite qui sera réservée à l'initiative. Sans doute, les initiateurs de cette demande veulent exploiter l'aspect économique de la crise multidirectionnelle qui secoue le pays, pour se faire valoir. Sans renoncer à leurs mandats pour dénoncer le statu quo et le blocage systématique de la moindre initiative émanant de l'opposition, dans cette coquille vide, les élus islamistes et ceux des autres partis continuent de faire semblant d'agir dans l'intérêt de leurs électeurs. L'action des députés islamistes ne semble pas être à la mesure de la crise économique et financière induite par la chute brutale et persistante des cours des hydrocarbures qu'ils qualifient d'extrêmement grave. L'initiative de Lakhdar Benkhelaf, du parti de Abdellah Djaballah, signée par 37 députés sera envoyée après l' Aïd au président de l'APN, Larbi Ould Khelifa. «Même si le seuil de 30 signatures exigé par le règlement intérieur de l' APN est dépassé, l'auteur sait d'avance que sa demande ne sera pas enregistrée par le bureau de cette assemblée. «Cette initiative a de très faibles chances d'aboutir et que sans l'adhésion du FLN et du RND, les deux appareils du pouvoir, l'ouverture de ce genre de débat sera impossible», a affirmé le député de Constantine d'El-Adala, Lakhdar Benkhelaf à TSA. Des dizaines de questions écrites et orales relatives à des questions d'actualité brûlante et dont certaines remontent à plus de deux ans, «sont également bloquées», d'après l'auteur de cette initiative. Quoi qu'il en soit, la majorité composée de plus de 300 sur 462 députés, issus du FLN et du RND, s'oppose absolument à cette initiative. Ces derniers sont rejoints par les députés du parti de Louisa Hanoune. En fait, depuis sa création à ce jour, aucune commission d'enquête mise en place à l' APN n'a abouti. Théoriquement, l'interpellation des ministres, des questions orales, l'instauration d'un débat général et la constitution de commissions d'enquête parlementaires, sont autant de mécanismes prévus par la Constitution pour permettre aux députés d'exercer leur mission de contrôle. Après avoir réussi à imposer le gel de l'instruction sur la vente d'alcool de Amara Benyounès, la remise en cause de l'introduction de l'enseignement de l'arabe dialectal dans le cycle primaire de Mme Benghebrit, le blocage au Conseil de la nation de la loi criminalisant la violence faite aux femmes, les islamistes se laissent pousser des ailes. A titre de rappel, l'ensemble des partis islamistes a essuyé un échec cuisant lors des dernières élections législatives de 2012. Enfin, l'image reflétée par la représentation nationale reste affligeante et corrobore l'idée d'un Parlement croupion.