La direction politique est appelée à déserter le quartier général pour faire un travail de proximité Alors qu'il n'a même pas réuni son équipe pour définir les responsabilités de chacun au sein du parti, Saâdani leur demande de se dépêcher sur le terrain. L'état-major du FLN investit le terrain. Fraîchement désignés, les membres du bureau politique sont appelés à déserter le quartier général pour faire un travail de proximité. Le secrétaire général, Amar Saâdani, a instruit ces derniers d'aller à la rencontre des militants au sein de la base pour leur expliquer l'initiative du front national, lit-on sur le site électronique du parti. Alors qu'il n'a même pas réuni son équipe pour définir les responsabilités de chacun au sein du parti, Saâdani leur demande de se dépêcher sur le terrain. Ce qui a sérieusement surpris les membres de cette instance. «Nous ne savons pas quoi faire encore, puisque nous n'avons pas encore rencontré le secrétaire général pour définir les fonctions de chaque membre et dégager la feuille de route», affirme une source proche du BP. Dix jours après la tenue de la réunion du comité central qui a dévoilé la liste des membres du bureau politique, le secrétaire général n'a pas encore convoqué ses coéquipiers à une première réunion de travail. M.Saâdani a préféré aller à la rencontre des militants avant d'affiner son programme d'action. Le chef de file du parti majoritaire semble être pressé de faire dans la mobilisation. Voulant à tout prix réussir son projet de front national et renforcer sa présence au sein de la chambre haute du Parlement, l'homme fort du FLN compte faire du travail de proximité son cheval de bataille. Le FLN qui n'a pas encore développé les contours de sa démarche, devra d'abord faire la promotion de son projet auprès de ses propres militants, avant d'aller à la recherche d'autres partenaires. La mission est loin d'être une affaire acquise pour Saâdani. Devant le rejet manifesté par plusieurs formations politiques, le projet du front national risque de ne pas voir le bout du tunnel. Même au sein de l'alliance présidentielle, la démarche ne séduit pas. Son partenaire potentiel qui est le RND n'est pas d'accord. Le Rassemblement national démocratique (RND) a répondu par la même façon au patron du FLN qui avait rejeté une proposition faite par Ahmed Ouyahia pour reconstituer l'«alliance présidentielle», en l'élargissant au TAJ et au MPA. «S'agissant des formes et des organisations, nous considérons que cela est secondaire. Chaque parti a fait une proposition, y compris le RND. Cela mûrira avec le temps pour dégager une approche commune», a expliqué le secrétariat national du RND, dans un communiqué rendu public à l'issue de sa réunion, tenue vendredi dernier à Alger. L'attitude du RND peut également influencer le parti de TAJ et du MPA qui ont également fait des propositions. Amar Ghoul et Amara Benyounès ne vont pas accepter la proposition de Saâdani sans conditions préalables. Cette initiative qui peine à trouver un soutien au sein de la traditionnelle alliance est complètement ignorée par les autres partis, surtout ceux de l'opposition. Le Parti des travailleurs a affiché un refus catégorique à la proposition de Saâdani en estimant qu'il n'est pas du tout concerné par cet appel. Idem pour le Front national algérien et la Coordination nationale pour la transition et les libertés démocratiques. Ces rejets ne vont pas laisser indifférent le secrétaire général du FLN. Amar Saâdani va certainement riposter en chargeant ses conccurents sur la scène politique lors de ses prochaines activités sur le terrain. Afin de rattraper le temps perdu, le patron du vieux parti compte faire courir plusieurs lièvres à la fois. M.Saâdani va saisir ses sorties pour expliquer son projet de front national et faire campagne pour l'échéance du renouvellement partiel des mem-bres du Sénat.